L'industrie du taxi admet que l'arrivée d'Uber X l'a secouée et réveillée et se dit maintenant prête à changer certaines de ses façons de faire.

L'un de ses porte-parole, Guy Chevrette, du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, a rencontré la presse, mercredi à Montréal, pour faire le point sur les développements des derniers mois dans ce dossier.

Le projet de loi 100, qui permet des projets pilotes, notamment pour Uber, a été adopté en juin dernier par l'Assemblée nationale. Mais tout n'est pas terminé, a noté M. Chevrette, qui est prêt à proposer différentes réformes dans ce cadre.

L'industrie a notamment élaboré un code d'éthique et un cadre de formation pour les chauffeurs, qui inclura des cours de bienséance, d'hygiène, de politesse, ainsi qu'une connaissance des sites historiques de la ville, des grands hôtels et autres.

De même, un projet pilote de location d'un taxi par blocs d'heures a été élaboré et il doit être présenté au ministre des Transports, Jacques Daoust.

Ce système permettra d'accroître le nombre de véhicules disponibles durant les heures de pointe, tout en permettant à ceux qui ont travaillé de jour, la semaine, de louer leur permis à d'autres qui ne veulent travailler que durant quelques heures.

«Quand tu es fatigué parce que tu fais 70 heures... Le type va pouvoir plutôt en faire 55 ou 50, et louer son permis pour 200 $ ou 300 $, pour avoir des revenus à peu près équivalents. Et ça améliore à la fois la qualité du service et la qualité de vie également du travailleur autonome», a résumé M. Chevrette.

Le porte-parole du Comité provincial fonde beaucoup d'espoir sur ce projet de location par blocs d'heures.

Diamond acheté

Par ailleurs, M. Chevrette se réjouit de l'acquisition de la compagnie de taxi montréalaise Diamond par Taxelco, l'entreprise de l'homme d'affaires Alexandre Taillefer, annoncée mardi.

Taxelco disposera ainsi de 1720 véhicules, ce qui lui donnera une part de marché de 40 pour cent à Montréal. M. Taillefer veut aussi progressivement transformer son parc de véhicules en modèles hybrides, puis électriques.

M. Chevrette y voit là une autre preuve que l'industrie est prête à innover. «Ce qui me réjouit, c'est que c'est fait légalement, par deux compagnies québécoises constituées légalement, qui paient leurs dettes, leurs impôts et leurs taxes au Québec légalement. Donc, je pense qu'on doit leur souhaiter la meilleure des chances», a-t-il commenté.

Le Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi représente près de 6000 des 8200 détenteurs de permis de taxi dans l'ensemble du Québec.