La CSN a déposé ses demandes, lundi, en vue du renouvellement des conventions collectives de ses membres qui travaillent dans quelque 400 Centres de la petite enfance du Québec.

La négociation se déroulera dans un contexte difficile, puisque le réseau des CPE vient de subir d'importantes compressions budgétaires.

Les négociations en vue du renouvellement des conventions collectives de ces quelque 11 000 travailleuses dans les CPE doivent commencer au retour des vacances estivales, en septembre, a précisé en entrevue Louise Labrie, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

Ces discussions commenceront donc de façon exceptionnellement tardive, puisque les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015, soit en même temps que les secteurs public et parapublic.

Cette situation s'explique par le fait que les parties ont convenu de mettre en place une table centrale pour négocier et que celle-ci regroupera les représentants du ministère de la Famille et la majorité des associations patronales régionales.

Des compressions de l'ordre de 120 millions ont été imposées au réseau, mais elles ne seront pleinement effectives qu'en 2018. Devant le tollé, le ministère de la Famille avait tout de même réinjecté des fonds sous forme d'«allocations de transition».

«Les contextes sont toujours relativement les mêmes: il n'y a jamais d'argent quand c'est le temps de négocier. Et on négocie quand même. À toutes les époques où on a négocié, on était toujours en train de nous dire «y a pas d'argent, y a pas d'argent, y a pas d'argent». Nous, on a toujours prétendu que ce n'était pas une question de «y a pas d'argent», mais une question de priorités. Si on considère que les enfants, c'est une priorité, et bien on devrait considérer que c'est (les CPE) un investissement, non pas une dépense», a plaidé Mme Labrie.

Parmi ses demandes, au plan salarial, le syndicat revendique les mêmes augmentations que celles obtenues par les secteurs public et parapublic.

Il formule également des demandes sur le plan du régime d'assurances collectives, de façon à accroître la participation des employeurs.

Il demande aussi d'harmoniser les conditions de travail au sein du réseau des CPE. Quelques demandes touchent également les congés sociaux, a précisé Mme Labrie.

Comme les demandes syndicales ont été déposées lundi, les parties patronales doivent les étudier, puis formuler leurs offres plus tard. Le calendrier de négociation devrait être établi vers la mi-juillet, en vue de commencer les négociations en septembre.

Mme Labrie fait néanmoins valoir que ses membres sont impatientes de régler, puisque les conventions collectives sont échues depuis plus d'un an.

La CSN n'est pas la seule à représenter des travailleuses dans les Centres de la petite enfance. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en représente également 2300. Dans leur cas, les demandes syndicales n'ont pas encore été déposées, mais ça ne devrait guère tarder, a-t-on précisé à la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ-CSQ).