Le taux de participation à l'élection de la présidence de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) atteint seulement 12 % après plus de deux semaines de scrutin.

Dans une courte vidéo, la candidate à la présidence Kathy Baig fait appel au vote des quelque 60 000 membres de l'Ordre des ingénieurs (OIQ), soulignant que le temps presse puisque le scrutin qui a été ouvert le 6 mai dernier, se terminera vendredi. Selon elle, le taux de participation se situerait plutôt à 9%.

«À ce jour, 91 % des ingénieurs n'ont pas encore voté. Pourtant, je crois que les ingénieurs ont des choses à dire. Je crois que les ingénieurs doivent participer au débat public. Je crois que l'Ordre des ingénieurs du Québec est capable de protéger le public tout en démontrant l'importance de notre rôle», affirme Mme Baig.

La Presse n'a pas joint Mme Baig puisqu'il est interdit aux six candidats à la présidence de s'entretenir avec les médias grand public, en vertu des règles électorales adoptées par le conseil d'administration. Les seules communications permises se font par le biais du site internet de l'OIQ et sur le site personnel des candidats.

C'est la première fois que l'Ordre met en place le vote électronique pour l'élection à la présidence ainsi que des administrateurs. Le peu d'intérêt suscité par l'élection semble préoccuper l'OIQ qui a fait parvenir, mardi, un courriel aux ingénieurs pour les inviter à se prévaloir de leur droit de vote en soulignant que «12 % des membres avaient voté à 8h [mardi] matin».

Harcèlement psychologique

La campagne électorale se déroule dans un contexte de crise. Depuis quelques semaines, l'organisation déjà fragilisée par de nombreuses tourmentes liées notamment à la hausse de la cotisation des ingénieurs (la plus basse parmi les 46 ordres professionnels), fait face à un problème concernant son président actuel. Jean-François Proulx qui est également candidat à la présidence, fait l'objet d'une enquête interne à la suite de plaintes pour harcèlement psychologique. L'enquête a été commandée par la direction générale qui a même interdit l'accès aux bureaux de l'Ordre à M. Proulx.

L'Office des professions qui chapeaute les ordres professionnels a mandaté un observateur afin de suivre de près la situation à l'OIQ. L'année dernière, un rapport dévastateur avait recommandé la mise en tutelle de l'OIQ mais l'Office avait demandé l'adoucissement de cette recommandation.