La marche se déroulait sans heurts, dimanche après-midi. Depuis une heure, les centaines de manifestants réunis pour dénoncer le capitalisme déambulaient sans itinéraire au centre-ville de Montréal. Puis, le groupe s'est arrêté devant le poste de quartier 20 du SPVM. C'est là que la rue Sainte-Catherine est devenue le théâtre d'un affrontement enflammé entre manifestants et policiers.

Le rassemblement de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) au centre-ville de Montréal était organisé dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs. Des manifestations de quartier convergeaient vers le centre-ville et les manifestants s'étaient donné rendez-vous devant l'entrée de l'Université McGill et au Square Philips, au coin des rues Sainte-Catherine et Union, à 15 h. 

Majoritairement vêtus de noir de la tête aux pieds, les manifestants réunis en ces deux lieux ont pris la rue simultanément. Ils se sont retrouvés à l'angle des rues Maisonneuve et Robert-Bourassa. De là, ils se sont de nouveau divisés.

« On se sépare, c'est plus dur pour la police de nous suivre », criait un des participants pour scinder le groupe en deux.

Des policiers, principalement à vélo, suivaient la marche sans toutefois s'immiscer. Ce rassemblement était, tel qu'écrit dans un communiqué de presse envoyé par la CLAC, « l'occasion de pointer du doigt certaines des entreprises et institutions financières les plus pourries et les plus violentes au pays, voire au monde, qui ont pignon sur rue dans notre ville ». Ainsi, les manifestants s'arrêtaient devant des endroits stratégiques tels que la tour KPMG, « une tour de capitalistes véreux », ou encore le 1145, rue Union, là où « depuis 1880, la haute bourgeoisie canadienne [... ] se réunit dans un club privé (le Club Saint-James) pour les grands rendez-vous des estis de crosseurs » comme on l'endentait dans le porte-voix. 

Affrontements et arrestations

Puis, tous se sont retrouvés, vers 16 h, devant le Poste de quartier 20 sur la rue Sainte-Catherine. Une ligne de policiers protégeait l'entrée principale et déjà, la tension était palpable. Les affrontements ont éclaté lorsqu'un manifestant a lancé une ampoule remplie de peinture sur la vitrine du bâtiment. D'autres ont lancé des bombes fumigènes colorées et des pièces pyrotechniques, puis, en guise de réplique, les policiers ont utilisé des gaz irritants.

Rapidement, un avis de dispersion a été lancé par le SPVM, les manifestants se sont séparés en plusieurs groupes dans les rues avoisinantes pendant que des clients se barricadaient, interloqués, dans des commerces du centre-ville. 

Vers 16h30, la manifestation a été dispersée par une offensive de la police à vélo. Il y a eu neuf arrestations et quinze interpellations pour des infractions à des règlements municipaux.

« Les exactions quotidiennes du système capitaliste contre les peuples du monde entier qui se démènent pour vivre dans la dignité. En solidarité avec leurs luttes, et en signe de refus de la logique capitaliste, nous chercherons à perturber l'activité économique habituelle dans le quadrilatère du centre commercial de la ville », avait déclaré le regroupement dans un communiqué envoyé dimanche midi.