Un appareil socio-sanitaire d'envergure est déjà en place pour accueillir au Québec la première vague de 3650 réfugiés syriens d'ici le 31 décembre et une deuxième vague par la suite, jusqu'à la fin de février.

«Je peux vous dire d'entrée de jeu que nous sommes tout à fait prêts», a déclaré le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, mardi, en faisant le point sur les mesures d'accueil dans la salle d'urgence de l'ancien hôpital Royal Victoria, de Montréal, dont les activités ont été déménagées au nouveau Centre universitaire de santé McGill.

Cette salle sera remise en service pour l'occasion et deviendra la Clinique de réfugiés de Montréal, une infrastructure que l'on retrouvera dans chacune des 13 villes d'accueil québécoises. L'existence de telles cliniques dans ces villes est d'ailleurs l'un des deux critères qui ont mené au choix de ces municipalités, le second étant la présence d'interprètes maîtrisant l'une des langues parlées par les réfugiés.

M. Barrette a fait valoir que le Québec avait déjà vécu de nombreuses expériences similaires dans le passé, notamment avec des afflux de réfugiés du Vietnam, du Kosovo et d'Haïti.

Le ministre de la Santé et sa ministre déléguée, Lucie Charlebois, ont longuement insisté sur la nécessité de déployer un éventail de mesures pour optimiser l'accueil durant les trois premiers jours des réfugiés au Québec.

«Il a été démontré par notre expérience passée que ces moments-là, ces premiers jours, conditionnent la capacité d'intégration de ces nouveaux arrivants, qu'ils soient réfugiés ou simplement des immigrants», a noté M. Barrette.

La démarche d'accueil s'amorcera ainsi au pays de départ, où les représentants du gouvernement fédéral auront d'abord réalisé une évaluation de sécurité, une évaluation médicale sommaire et des tests de dépistage de certaines maladies (syphilis, tuberculose, VIH).

Un rendez-vous à la Clinique sera alors pris pour chaque réfugié avant même son arrivée. Une fois à l'aéroport Trudeau, ils seront soumis aux douanes et des équipes médicales pourront les prendre en charge ou imposer une quarantaine si de tels cas s'imposent.

De l'aéroport, les réfugiés seront dirigés vers le Centre de bienvenue de Montréal pour une première évaluation sommaire et des rencontres avec des interprètes, puis une carte d'assurance-maladie temporaire leur sera remise, ainsi qu'une foule de documents de renseignements sur leur nouvelle société d'accueil.

Dans les 72 heures suivant leur arrivée, ils seront alors vus à la Clinique de réfugiés de la municipalité qui leur aura été assignée pour une évaluation médicale complète et une évaluation psychosociale complète également. La vaccination est également prévue pour tous ceux dont l'immunisation n'est pas à jour et aux normes locales.

Le ministre Barrette a fait valoir que toutes ces mesures contribuent également à la sécurité des Québécois eux-mêmes.

«Tout le processus que l'on met en place (...) vise à assurer non seulement le bien-être physique et psychologique des réfugiés qui arrivent au Québec, mais évidemment le bien-être de la population québécoise», a-t-il dit.

Le ministre Barrette assure par ailleurs que toute cette infrastructure et ces démarches ne mettront aucune pression additionnelle sur les ressources du réseau. Il fait valoir que ces réfugiés s'inscrivent dans le nombre d'arrivants prévus par le gouvernement et que la seule problématique réside dans leur arrivée en groupe durant la période des fêtes.

Ainsi, le ministre souligne que les ressources qui leur sont consacrées sont les mêmes ressources qui servent sur une base constante pour l'accueil de réfugiés et d'immigrants.

«On l'a évalué en termes même de temps: on a minuté le temps que ça prend pour chacune des personnes qui doit passer par les évaluations, la vaccination et ainsi de suite. Je peux vous assurer que ce n'est pas un stress très, très significatif pour le réseau. Il n'y a vraiment, comme on dit couramment, rien là», a laissé tomber le ministre avec assurance.