La Ville de Laval s'apprête à adopter, ce soir, un changement de zonage permettant l'ensemble résidentiel dans l'ancien parc du Mont-Laval, dans le quartier Sainte-Dorothée. Du coup, le nouveau règlement régularisera le statut des deux premières tours du projet qui, bien que destinées à des personnes âgées, ont fait l'objet de nombreuses inspections de la Ville pour la non-conformité des services qu'on devait y offrir.

La situation fait grincer les dents des membres du Comité citoyen Sainte-Dorothée. Au début du mois d'août, ils ont obtenu, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, divers documents, dont les rapports signés par les inspecteurs du service d'urbanisme de Laval. L'un après l'autre, ces rapports soulèvent des problèmes quant aux critères permettant la qualification des deux tours d'habitation pour personnes âgées, qui sont situées sur le boulevard Saint-Martin Ouest.

« Les rapports nous confirment qu'il y a eu du camouflage politique. C'est un stratagème de l'ancien maire Gilles Vaillancourt qui a accommodé le promoteur Maisons Charplexe, mais l'administration de Marc Demers a complété le travail en nous impliquant. », explique Josiane Léger, présidente du Comité citoyen Sainte-Dorothée.

Devant la menace du Comité citoyen Sainte-Dorothée de mobiliser la population pour faire avorter le projet de règlement par la signature d'un registre, ce qu'il a réussi à deux reprises sous l'ancienne administration, la Ville avait proposé à l'organisme de négocier directement avec le promoteur pour parvenir à un projet satisfaisant pour tous. Résultat : les prochaines constructions ne compteraient pas 12 étages, mais 4 ou 6 étages.

Cette bonne entente entre les parties (Ville, organisme et promoteur) devait conduire, sans heurt, à l'adoption au conseil municipal d'un changement de zonage. Mais le Comité citoyen Sainte-Dorothée réévalue son appui au projet résidentiel pour des questions de principe. « On nous a menti », lance Mme Léger.

«On est un peu surpris»

À l'hôtel de ville, on était bouche bée devant ce revirement de situation. « De bonne foi, l'administration Demers a tout fait pour les satisfaire. On est un peu surpris », a indiqué l'attaché de presse du maire, François Brochu.

Ce dernier a expliqué que la notion de résidence pour personnes âgées n'existe pas dans la réglementation lavalloise, « qui a besoin d'être revue ». Il a aussi rappelé qu'aucune critique ou contestation du projet n'avait été reçue lors des consultations publiques menées sur le changement de zonage du Mont-Laval. « Le Comité citoyen ne s'est manifesté qu'après coup et on a pris le temps de les écouter », ajoute M. Brochu.

Finalement, il souligne que si plusieurs inspections ont mis au jour des problèmes, « le promoteur s'y est conformé puisque le dernier rapport conclut que tout est normal ». « Et il faut rassurer les gens, il n'y a eu aucune ingérence politique auprès du service d'urbanisme. On est même allés chercher un avis juridique pour s'assurer que tout était conforme », précise François Brochu.

Le promoteur n'a pas rappelé La Presse.