La Sierra Leone fait appel au Canada pour l'aider à prendre les rênes de la Banque africaine de développement, qui élira son nouveau président en mai.

Le pays de l'Afrique de l'Ouest - qui tente toujours de se relever des ravages de l'épidémie d'Ebola - réclame l'appui du Canada dans la course, qui l'oppose à sept autres pays du continent.

Bockari Stevens, l'ambassadeur de la Sierra Leone au Canada, croit que ces ambitions démontrent toute la détermination de son pays qui veut reprendre à tout prix le rythme de croissance qu'il avait atteint avant l'éclosion du virus, l'année dernière.

En entrevue avec La Presse Canadienne, M. Stevens a reconnu que des «efforts herculéens» devraient être déployés avant que le pays ne se relève complètement de l'épidémie. Le Canada, ainsi que les autres pays développés peuvent aussi aider sur ce front, a-t-il remarqué.

L'ambassadeur revenait d'une rencontre à l'ambassade de la Sierra Leone à Washington - qui abrite aussi les diplomates canadiens - où il a annoncé entre autres l'intention de son pays de briguer la présidence de la banque.

M. Stevens a indiqué que la Sierra Leone souhaitait agir au-delà de ses frontières, insistant que son ministre des Affaires étrangères Samura Kamara avait toutes les qualifications requises. M. Kamara a déjà occupé un poste de direction au Fonds monétaire international (FMI).

La Sierra Leone interpelle le Canada parce qu'il pourrait avoir une certaine influence auprès de ses partenaires non africains, qui représentent trois pour cent des voix lors des élections de la banque.

Une porte-parole du ministre du Développement international Christian Paradis a affirmé que le Canada n'avait pas encore fait son choix.

La Banque de développement africaine gère des milliards de dollars en bourses et en prêts qui sont investis dans plusieurs pays du continent pour lutter contre la pauvreté et encourager leur développement économique.

«La Sierra Leone semble être sur le chemin de la croissance économique. (Le pays) avait l'une des économies les plus dynamiques de l'Afrique de l'Ouest et on le voit sur place», a affirmé Melanie Gallant, d'Oxfam Canada, qui revient d'une mission de trois mois au pays.