Depuis un mois, Jean-Claude Gingras dirige la ville de L'Assomption sans pouvoir parler à la moitié des conseillers municipaux.

Le maire de L'Assomption a été arrêté par l'UPAC le 22 juillet dernier pour entrave à la justice. Il a été mis en liberté sous différentes conditions, dont celle de ne pas entrer en contact avec trois de ses conseillers, «sauf lors du conseil de ville de L'Assomption ou pour d'autres rencontres pour le bon fonctionnement de la municipalité», selon une source au fait du dossier.

«Le fonctionnement de la ville continue quand même, ça va bien», a assuré M. Gingras. Il a expliqué que, s'il doit parler à l'un des conseillers concernés, il lui envoie un courriel avec copie conforme à tous les membres du conseil.

Parmi les autres conditions qu'il doit respecter d'ici à sa comparution, le 22 octobre prochain, le maire ne doit pas entrer en contact avec le chef de la police de L'Assomption et deux policiers.

À ce sujet, il a été catégorique: «Je ne ferai pas de commentaires sur ma police. Je ne jetterai pas d'huile sur le feu.» L'homme a été arrêté à deux reprises depuis le mois de janvier pour conduite avec les facultés affaiblies et conduite avec un permis suspendu. Il lui est aussi interdit de communiquer avec quatre cadres de l'hôtel de ville et ne peut pas non plus s'adresser à l'ex-procureure de la Ville, Suzanne Dubé, à qui il avait montré la porte quelques jours avant son arrestation.

Depuis le printemps, les enquêteurs de l'UPAC ont perquisitionné à deux reprises à l'hôtel de ville de L'Assomption. Le maire est convaincu qu'il n'a rien à se reprocher et que les soupçons de l'UPAC devraient porter sur son prédecesseur, Louise T. Francoeur.

«Il a beau dire que c'est l'ancienne administration, c'est encore à prouver, s'est défendue Mme Francoeur. Nous n'avons jamais rien fait pour amener l'UPAC chez nous. S'il y a eu de la collusion, personne n'est venu nous le dire.»

Aussi arrêté en juillet, le directeur général de L'Assomption, Jean Lacroix, a également été cité à comparaître le 22 octobre prochain pour entrave à la justice. «J'ai entièrement confiance en mon directeur général», a dit M. Gingras.

Jean-Claude Gingras dit rencontrer beaucoup de résistance à l'intérieur même de l'hôtel de ville. Il se dit aussi victime d'intimidation depuis son élection, le 3 novembre 2013.