Un groupe de syndiqués souhaitant véhiculer une image «forte» et «radicale» des travailleurs opposés au projet de loi sur les régimes de retraite a fait son apparition sur Facebook.

L'Union des Casques noirs (UCN), réunissant plus de 1800 membres, aurait été fondée par des pompiers de Montréal. L'union dit regrouper des employés municipaux du Québec indignés par le projet de loi 3. Le groupe affirme ne pas être un mouvement syndical officiel. Dans la description disponible sur sa page, on peut lire qu'il s'agit «d'un forum de discussion et de partage» visant à contre-attaquer «plusieurs mensonges véhiculés par les médias traditionnels» sur la question des régimes de retraite. Le regroupement affirme vouloir «créer une image forte et radicale de corps de métiers pour attirer l'attention pour ainsi profiter du moment pour dire la vérité».

Comme logo d'entrée, le groupe affiche des têtes de mort sur lesquelles il est écrit «Unis nous sommes».

Depuis la création du groupe, le 20 juin dernier, les administrateurs partagent des photos et des commentaires liés aux moyens de pression utilisés par les syndiqués. Du camion d'incendie peint aux couleurs d'une vache aux pompiers en jupe.

Entreprise de nettoyage à pression ciblée

Cette semaine, l'Union des Casques noirs a également publié la fiche d'une entreprise de nettoyage à pression engagée par la Ville de Montréal pour laver les véhicules chargés d'autocollants. «Une autre compagnie qui aurait été aperçue ce soir au centre de formation du SIM [Service de sécurité incendie de Montréal]», peut-on lire au-dessus de la publication.

Le numéro de téléphone et l'adresse de l'entreprise sont également indiqués. Le propriétaire de l'entreprise de nettoyage, qui préfère ne pas se nommer, a indiqué à La Presse que les pneus d'un de ses camions ont été dégonflés au moment même où la publication a été enregistrée sur Facebook. Il a par ailleurs décidé de mettre fin à ses activités de nettoyage avec la Ville.

L'Union des Casques noirs a décliné notre demande d'entrevue. Un sympathisant joint par téléphone a dit vouloir demander l'autorisation de l'Association des pompiers de Montréal avant de parler à La Presse. Un administrateur du groupe qui ne s'est pas identifié a toutefois répondu ce laconique message: «La page de l'UCN est simplement une page informative sur les actions. Bref, un réseau de communication global.»

La Coalition et la Ville prudentes

Questionné au sujet de l'UCN, le porte-parole de la Coalition pour la libre négociation, Marc Ranger, a préféré rester prudent.

«Je veux savoir qui est en arrière de cette initiative.» L'homme à la tête de la coalition réunissant plus de 55 000 syndiqués opposés au projet de loi 3 dit vouloir s'adresser au président de l'Association des pompiers de Montréal avant de commenter davantage. Le syndicat de pompiers n'a pas rappelé La Presse. Au cabinet du maire Coderre, on a refusé de commenter.