1497 : Giovanni Caboto explore les rivages du Canada et découvre Terre-Neuve.

1664

Le régiment de Carignan-Salières engage plusieurs Piémontais pour servir en Nouvelle-France. Certains de ces soldats s'établiront ici.





1800-1900

Les premiers Italiens jettent progressivement les bases de la communauté. Ces "aventuriers" travaillent surtout dans l'hôtellerie, le théâtre, la restauration... «C'est une classe de luxe qui apporte une finesse à Montréal» résume l'historienne Joyce Pilarella. De ce groupe émergeront notamment le fabricant de statues Carli et le fabricant de pâte Catelli, qui fonde son entreprise en 1867. «Pas un gros groupe, mais il a laissé un patrimoine aux Montréalais.»

1900-1920

Unifiée depuis 1861, l'Italie est en plein changement. Beaucoup d'Italiens viennent au Canada à la recherche de conditions plus favorables. Ils sont originaires de Sicile, de Calabre, de Molise ou de Campanie et travaillent dans le chemin de fer ou la construction. Cette immigration se veut temporaire. Mais plusieurs finissent par s'établir et fonder des familles. En 15 ans, le Montréal italien passe de 2000 à 13 000 personnes. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922, l'émigration italienne tombe pratiquement à zéro.

Photo Olivier Jean, La Presse

1905

Une première paroisse italienne est créée à l'angle des rues Amherst et Dorchester autour de l'église Mont-Carmel. Six ans plus tard, naissance de la paroisse Notre-Dame-de-la-Défense, qu'on surnomme aujourd'hui la Petite Italie. Les familles italiennes migrent en masse vers ce territoire vierge et cultivable, qui devient bientôt le coeur de la communauté.

1936

Ouverture de la Casa d'Italia, premier centre culturel italien, avec le financement partiel du gouvernement fasciste de Mussolini. La communauté grandit de l'intérieur. Sur 25 000 personnes, 9000 seulement sont nées en Italie.

1940

C'est la guerre. Soupçonnés d'allégeance avec le régime de Mussolini, plus de 700 Italo-Canadiens - dont 215 Montréalais - sont enfermés à Petawawa pendant deux, trois, voire quatre ans. Ces mesures préventives vont laisser des séquelles durables dans la communauté. «Tout a changé, lance Joyce Pilarella. Ça a créé des divisions entre Italiens et Montréalais. Créé la peur. Deux cents personnes, ce n'est pas beaucoup, mais il y a eu un effet domino.» Le Congrès national des Italo-Canadiens attend toujours des excuses officielles du gouvernement fédéral. La Ville de Montréal a récemment institué le 10 juin comme une journée de commémoration pour ces événements.

1948-1970

L'immigration italienne reprend de plus belle. Quittant leur pays détruit par la guerre, des milliers d'Italiens viennent se refaire une vie au Canada. La communauté italienne de Montréal passe, en 20 ans, de 25 000 à 70 000 personnes. Cette nouvelle immigration est surtout constituée d'agriculteurs du Molise, de la Calabre, des Abruzzes et de la Sicile. Arrivée à Montréal, cette main-d'oeuvre bon marché se recycle principalement dans les manufactures, la restauration et l'industrie de la construction, une expertise qui ne s'est jamais démentie depuis. Cette grande vague s'asséchera au milieu des années 70.

Photo archives Casa D'Italia

1960-1980

Dans les années 60, la communauté migre à l'est de la Petite Italie. D'abord dans Rosemont, puis Saint-Michel, autour de l'église Notre-Dame-de-Pompei. Avec l'implantation de la nouvelle paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel en 1967, Saint-Léonard devient la nouvelle Petite Italie de Montréal. Pour des milliers d'Italo-Montréalais, le fantasme du «bien loger» prend la forme de duplex, triplex et bungalows en briques blanches, avec colonnades et lions en plâtre d'un grand kitsch.

1980-2000

Avec quelque 30 000 habitants d'origine italienne, Saint-Léonard abrite toujours l'une des plus grandes concentrations italiennes d'Amérique du Nord. Mais le quartier change. Les nouvelles générations d'Italo-Montréalais vont plutôt s'installer à Rivière-des-Prairies et Laval, dans le quartier Vimont. La communauté italienne de Montréal est de plus en plus dispersée.

2000-2013

L'immigration italienne reprend timidement. Depuis 1997, plus de 2000 Italiens sont venus s'installer à Montréal. Contrairement à l'immigration des années 50, cette nouvelle vague est constituée de jeunes professionnels instruits. Mais les raisons de leur départ sont les mêmes: quitter une Italie à la dérive, pour se refaire une vie en Amérique.

Photo Archives La Presse