Même si la grève est terminée, il semble que les étudiants de l'Université de Montréal n'aient pas pour autant perdu leur esprit revendicateur. Ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement de contestation, et leur nouvelle cible est le recteur de l'établissement.

La Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) a adopté cette semaine une motion réclamant la démission immédiate et sans indemnité de départ du recteur Guy Breton. Et ce n'est qu'un début, promettent-ils.

«Il y a un consensus que le recteur Guy Breton n'exerce pas un bon leadership pour l'ensemble de la communauté étudiante», condamne la présidente de la FAECUM, Mireille Mercier-Roy. Les étudiants ne veulent plus de leur recteur et la raison de leur colère, explique-t-elle, est l'intervention policière du 27 août dernier sur le campus.

«La proposition a été amenée à la suite de l'intervention policière sur le campus. Il y a eu à ce moment-là un bris de confiance», dit-elle.

Cette semaine, 45 associations étudiantes de l'Université de Montréal se sont réunies en congrès et ont voté pour la démission de Guy Breton. Même si la colère semble généralisée contre le rectorat, les moyens pour le signaler ne font toutefois pas l'unanimité. Le soir du vote, il y avait beaucoup de dissensions. En tout, 83 étudiants ont voté pour la motion, 72 ont voté contre et 10 ont préféré s'abstenir. Aller de l'avant avec la motion, compte tenu de ces divergences d'opinions, est donc une aventure périlleuse. La stratégie n'est toujours pas définie, avoue Mme Mercier-Roy.

«On ne se fait pas d'illusions, on sait bien que Guy Breton ne va pas démissionner», indique-t-elle.

Joint par La Presse, l'attaché de presse Mathieu Filion le confirme: «Une chose est certaine, le recteur n'a pas l'intention de démissionner. On attend que la FAECUM dépose une motion au rectorat avant de réagir et on est ouvert au dialogue», a-t-il dit.

La FAECUM croit cependant que les étudiants ne sont pas les seuls à garder des cicatrices de l'intervention policière qui a marqué la rentrée. Dans les prochaines semaines, elle prévoit communiquer avec les syndicats des employés de l'Université pour obtenir leur appui et concevoir une stratégie commune.

«Une autre possibilité est d'empêcher la renomination de Guy Breton. Mais ça n'a pas encore été débattu. On verra ce qui arrivera de ce côté», conclut Mme Mercier-Roy.