Marie-Ève est la mère d'un ado de 15 ans. Durant les heures de lunch, elle a souvent des discussions intéressantes avec ses collègues de travail qui sont également parents d'ados. Ces jours-ci, les discussions portent beaucoup sur l'âge d'obtention du permis de conduire. Marie-Ève s'est particulièrement impliquée dans cette discussion puisque son fils aura bientôt l'âge d'obtenir son permis de conduire. Elle se rend compte que les parents se plaignent régulièrement ne pas avoir de mode d'emploi pour éduquer un ado... d'ailleurs, elle remarque qu'ils sont souvent en désaccord par rapport à l'âge idéal pour donner certaines permissions, comme l'obtention du permis. Elle croit que l'encadrement d'un ado dépend beaucoup de sa maturité et de la relation de confiance qui existe entre lui et son parent...

Marie-Ève n'a pas tort! En fait, dans une même famille, deux ados ne seront pas nécessairement traités de la même façon par leurs parents, selon leur niveau de maturité et la confiance que leurs parents peuvent avoir en eux. Par exemple, dans une même famille, l'aîné qui se montre généralement assez responsable et digne de confiance aura probablement son permis de conduire dès 16 ans, alors que son cadet, un peu moins responsable et un peu plus influençable, devra peut-être attendre ses 18 ans pour se retrouver derrière un volant. Vous trouvez ça injuste? Moi, je trouve que c'est une preuve que les parents ont assez de jugement pour adapter leur style d'éducation et d'encadrement en fonction des besoins spécifiques de chacun de leurs adolescents!

Mais pour être justes et honnêtes, les parents doivent aider chacun de leurs enfants à bâtir sa relation de confiance avec eux, et ce, dès la plus tendre enfance. Par exemple, il est important de valoriser l'enfant qui avoue une gaffe, une erreur ou une mauvaise action qu'il a commise, au lieu de simplement se concentrer sur le fait de punir l'acte. Faute avouée à demi pardonnée dit-on? Ces belles paroles doivent s'actualiser dans le quotidien de la famille. Le parent peut dire : «Je ne suis pas content d'apprendre que tu as volé un paquet de gomme au dépanneur, c'est mal. Mais je suis content que tu me l'aies avoué... cela prenait du courage et me permet de t'aider à réparer ta faute.»

Mais attention! Pour qu'un enfant ait le courage d'avouer une faute ou une erreur, il faut que le parent évite de devenir trop émotif dans ces circonstances. Il doit avoir des attentes réalistes envers son enfant et également être un modèle démontrant que l'erreur est humaine. Si un parent agit comme s'il possédait la vérité, s'il n'avoue jamais avoir fait une erreur, et s'il panique dès que son enfant lui avoue qu'il a fait une bêtise, ce dernier ne sera plus très motivé à se montrer honnête avec lui.

Un parent qui dit : «Je me suis trompé, je réalise que j'ai fait une erreur, je me suis fâché trop vite, je m'en excuse...», c'est un parent humain, qui sait se remettre en question. Si un parent est aussi honnête et humble devant son enfant, sa crédibilité aux yeux de ce dernier en sera augmentée... et l'ado sera plus à l'aise d'être tout aussi honnête!

Toutefois, une belle relation de confiance avec votre ado ne lui donne pas automatiquement plus de jugement ou cela ne le rend pas automatiquement moins influençable... mais c'est indirectement par la relation de confiance qui existe entre vous et lui que vous pourrez mieux lui apprendre comment prendre de meilleures décisions. De même, sans cette relation de confiance, il vous sera impossible de l'aider à développer son estime de soi, si essentielle pour qu'il arrive à s'affirmer devant des amis qui lui proposeraient de faire des bêtises.

Donc, en résumé, pour avoir confiance en son ado, il faut que ce dernier soit ouvert avec son parent... et pour que l'ado soit ouvert avec son parent, il faut que ce dernier soit, lui aussi, digne de confiance. Voilà donc une preuve que la confiance, ça se bâtit à deux!