Dans un monde où les Van Houtte, Tim Horton et autres Maxwell House tentent de nous vendre du café, fonder une petite brûlerie et la rendre profitable relève quasiment de l'exploit. Or, c'est exactement ce que Matthew Greer, fondateur de la PME Brûlerie Virgin Hill, est en train d'accomplir. Son café trouve même preneur jusqu'à Dubaï, au Moyen-Orient.

Flanqué de son frère Mike et de son collègue - et bientôt associé - Martin Authier, M. Greer ne cesse de gagner des parts de marché avec son café, un produit qu'il qualifie de haut de gamme.

Le chiffre d'affaires de la PME, fondée il y a quatre ans, était de 150 000 $. Aujourd'hui, il est sur le point d'atteindre la barre du million $. Les choses bougent tellement vite que Virgin Hill prévoit doubler ses ventes tous les ans.

Près de 90 % de ses ventes se font dans les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration. Deux secteurs dans lesquels MM. Greer et Authier ont travaillé au cours des 15 dernières années. Matthew a été propriétaire de deux franchises de la Brûlerie Saint-Denis, alors que Martin a notamment été directeur général d'un club de golf. La PME dessert également des supermarchés, des résidences pour personnes âgées, des usines, etc.

Le secret de cette entreprise de trois employés? Prendre le temps de rencontrer les clients et de créer des liens de confiance. «Apporter des échantillons et les laisser sur une table en disant, je reviens te voir dans une semaine, n'est pas notre façon de travailler. Nous rencontrons nos clients un à un et discutons avec eux parfois pendant deux heures. Ils voient que nous sommes jeunes et dynamiques», explique Matthew Greer qui se présente en riant comme le président/livreur/installateur/etc., de l'entreprise.

Un à un...

D'ailleurs selon ce dernier, «la game est en train de changer. Les clients recherchent un service plus personnalisé et veulent de plus en plus encourager des entreprises québécoises, sinon locales.» Et même si sa PME devient un joueur d'importance, Matthew Greer jure qu'il continuera d'aller rencontrer ses clients un à un.

Fait intéressant: un client montréalais qui fait affaire avec Virgin Hill expédie les cafés de la PME québécoise à Dubaï, au Moyen-Orient, où il possède quelques établissements. Ce même client est également propriétaire de restaurants à Atlanta et à San Francisco. Voilà un autre entrepreneur avec lequel il a sûrement valu la peine de s'asseoir et de discuter sans compter son temps .

Internet est un vecteur sur lequel la PME compte miser au cours des prochaines années. Pour l'heure, elle ne vend qu'environ 1000 $ sur le Net, notamment au Royaume-Uni (en Angleterre et en Écosse, principalement), mais aussi aux Bermudes, deux endroits où M. Greer connaît des gens. Mais la PME vise des ventes sur la grande Toile représentant 30 % de son volume d'affaires. Elle travaille actuellement à mieux se faire connaître, à mieux se positionner sur les moteurs de recherches, dit Matthew Greer.

La PME, certifiée équitable, est impliquée dans tout le processus entourant le café: de l'importation des grains verts, à la torréfection, en passant par la mouture et la livraison. Dans certains cas, l'entreprise prête même l'équipement de préparation (moulin, machine à espresso, etc.) à ses clients. Ses cafés viennent de 18 pays différents. Ni Matthew Greer, ni Martin Authier, n'ont encore eu la chance d'aller visiter des plantations de caféiers.

L'entreprise a survécu à un incendie qui a complètement rasé ses installations de Waterloo en 2008. Le hasard avait toutefois bien fait les choses : la veille de l'incendie, la PME avait livré toute sa marchandise, si bien que l'entrepôt était pratiquement vide. Récemment, un autre feu a pris naissance chez Virgin Hill, sans toutefois faire trop de dégâts.

Les deux hommes à tout faire de la PME sont en service 7 jours par semaine. Ils essaient dans la mesure du possible de ne travailler que cinq jours par semaine (parfois plus de 12 heures par jour) afin de pouvoir passer du temps avec leur famille respective. Toutefois, comme l'entreprise est en mode croissance, les deux hommes d'affaires sont prêts à faire quelques sacrifices.