Parti de Québec dimanche, le majestueux trois-mâts Belem a accosté au Vieux-Port de Chicoutimi hier à 17h, avec à son bord une vingtaine de cadets de la marine de la région et quelques invités privilégiés.

Le plus vieux bateau de la marine marchande française, qui navigue sur les mers du monde depuis 112 ans, était arrivé à Québec le 2 juillet, après une traversée de l'Atlantique de trois semaines. Il a fait le voyage spécialement pour venir célébrer les fêtes du 400e anniversaire de la fondation de la Québec.

Le président de la Ligue navale du Saguenay, Serge Desmeules, qui s'occupait de la venue du Belem pour les festivités à Québec, a fait des pieds et des mains pour que cette pièce d'anthologie maritime ajoute Saguenay à son itinéraire.

"On voulait faire venir une flotte complète [au Québec], mais ça a été impossible", a expliqué M. Desmeules, alors que le Belem larguait les amarres.

Protocole oblige puisque le navire bat pavillon français, le premier à monter à bord a été le Dr François Brochet, consul honoraire de France à Chicoutimi.

Les proches des cadets stagiaires d'un jour et les curieux massés sur le port n'ont pas pu découvrir le Belem hier. Ils devront attendre comme tout le monde jusqu'à aujourd'hui, alors que le navire s'ouvrira aux visiteurs jusqu'à 16h. Il lèvera ensuite l'ancre à 18h, pour prendre la direction de Rimouski.

Le capitaine du trois mâts, Jean-Alain Morzadec, a indiqué que le voyage à travers le fjord s'est déroulé à la perfection. "On a profité de la largeur de la rivière et le vent arrière nous a permis d'utiliser de la voile carrée", a expliqué le Breton d'origine. "Et il y avait un superbe paysage."

Grandes possibilités

Le maire de Saint-Fulgence, Gilbert Simard, lui-même marin à ses heures, était l'un des invités honoraires à bord du Belem. Il espère que la venue du prestigieux bateau n'était que la première d'une longue série de visites maritimes à Saguenay.

"On a un port de mer, une voie maritime balisée, des bouées lumineuses et notre chenal est praticable. On est capable d'attirer des navires ici!" plaide M. Simard.

"On a un coup de barre à donner pour se positionner au niveau maritime", ajoute-t-il, sans mauvais jeu de mots. Précisant qu'il parle à titre de marin et non en tant que politicien, il explique vouloir sensibiliser au cours des prochains mois les élus de Saguenay afin de faire venir d'autres grands navires transatlantiques à Chicoutimi.

"Oui, on a un port à La Baie (pour les croisières), mais il ne faut pas négliger le port de mer."

Selon les informations recueillis par Le Quotidien, l'administration de Saguenay n'a pas offert un grand soutien aux instigateurs de la venue du Belem.