L'Agence métropolitaine de transport (AMT) versera près de 700 000$ par année à un transporteur américain pour la location de sept locomotives et de 14 voitures de passagers datant des années 70. Ce matériel sera remis en service à l'automne sur la ligne Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie.

L'AMT a décroché ces aubaines auprès de son partenaire américain, New Jersey Transit (NJT), au printemps dernier. L'AMT et NJT sont associés dans un contrat d'acquisition d'une quarantaine de locomotives neuves fabriquées par Bombardier. La valeur des contrats dépassera les 500 millions (voir autre texte).

Pour des «considérations techniques qui ne sont pas d'ordre mécanique» et qui devraient se régler sous peu, a fait savoir l'AMT, les locomotives et les voitures louées à NJT sont toutefois «coincées» depuis des semaines dans une gare de triage du New Jersey.

Pas prêt à temps

Cela retardera de plusieurs semaines la mise en service d'un cinquième départ sur la ligne Mont-Saint-Hilaire-Montréal puisque le matériel ne sera assurément pas prêt à temps pour la rentrée de septembre.

Dans un appel d'offres lancé à la fin juillet pour la mise à niveau de ce matériel roulant, l'AMT précisait que le nettoyage et la réparation devaient être terminés pour la fin de septembre ou le début d'octobre.

L'ouverture des soumissions était d'abord prévue pour le 8 août. Des soumissionnaires ont demandé à l'AMT un report de deux semaines, et l'AMT a catégoriquement refusé en affirmant que "les délais sont critiques dans la réalisation de ces travaux".

Les locomotives n'étant toujours pas arrivées à Montréal, l'AMT a ensuite été contrainte de reporter l'ouverture des propositions au 26 août.

Malgré ce report, l'AMT "n'exclut pas encore" la possibilité d'une mise en service à la fin de septembre. Mais selon une source de La Presse, c'est hautement improbable.

Stationnées depuis un an

Le contrat de mise à niveau prévoit que les sept locomotives ont besoin de huit batteries neuves chacune, d'un nettoyage des moteurs, qui sont rouillés et ensablés, d'un nouvel indicateur de vitesse, d'un enregistreur d'événement (la boîte noire des trains), de radios et d'un nettoyage en profondeur du compartiment du moteur et de la cabine du conducteur. Plusieurs de ces travaux nécessiteront un câblage neuf. Certaines locomotives ont aussi besoin de soins particuliers. Dans un cas, il manque le siège du conducteur. Dans un autre, c'est un panneau de commande.

Le logo de l'AMT doit remplacer celui de NJT sur les locomotives et les voitures, et il faut installer une signalétique (avis, sorties d'urgence) en français.

Les voitures ont également besoin d'un vigoureux nettoyage intérieur et extérieur. Stationnées sur une voie de garage, elles n'étaient pas abritées depuis plus d'un an.

On sait aussi que plusieurs sièges doivent être remplacés, mais on ne sait pas combien.

Selon l'AMT, la location coûtera 66 000$ par locomotive pour un total de 462 000$ par année, et 16 500$ par voiture, soit 231 000$ par année pour les 14 voitures de type Comet 1B, fabriquées dans les années 70 et mises à niveau dans les années 90.

Deux ou trois ans

La durée de cette location pourrait être de deux ou trois ans, en attendant la livraison des locomotives neuves (2011) et des 160 nouvelles voitures pour les passagers, qui seront aussi fabriquées par Bombardier.

Selon l'AMT, le coût de la location serait de 30% inférieur aux tarifs en vigueur sur le marché nord-américain.

L'ouverture des soumissions étant prévue pour la semaine prochaine, les coûts des travaux de remise en état de ces équipements ne sont pas connus. Ils s'ajoutent au coût de location, qui totalisera 693 000$ par année, selon les chiffres de l'AMT.