Les Jeux olympiques de Pékin ne devraient pas être le théâtre de «chicanes de guenilles» provoquées par le PQ autour du drapeau du Québec, clame la ministre du Sport, Michelle Courchesne.

La ministre s'est livrée à une charge à fond de train, mardi, contre la chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, qu'elle accuse de vouloir politiser les Jeux olympiques, en créant de toutes pièces une controverse autour de l'interdiction d'y brandir le fleurdelisé.

En conférence de presse sur un autre sujet, la ministre Courchesne a même associé la récente sortie de la chef péquiste à une déclaration fort controversée de l'ancien premier ministre péquiste Bernard Landry, en 2001, qui avait semblé comparer l'unifolié canadien à un bout de «chiffon rouge».

«Je suis très déçue du Parti québécois qui, au lieu de prodiguer ses encouragements (aux athlètes du Québec), fait encore une chicane de guenilles, une chicane de drapeaux», a-t-elle lancé.

«Rappelez-vous quand monsieur Landry nous avait parlé de sa guenille rouge», a-t-elle ajouté, avant de corriger le tir pour dire, qu'il s'agissait de «chiffon, je m'excuse».

La riposte n'a pas été longue à venir, de la part de la chef péquiste, qui s'est montrée «indignée» de voir la ministre qualifier de «guenille» le drapeau du Québec.

Dans un communiqué, Mme Marois a exhorté le premier ministre Jean Charest à demander à sa ministre de présenter ses excuses.

De son côté, - fait totalement inusité de la part d'un membre du gouvernement - la ministre Courchesne, furieuse, s'est présentée au bureau de La Presse Canadienne, après avoir lu une première dépêche de l'agence sur le sujet.

Pendant de longues minutes et sur un ton sans réplique, la ministre, pointant un doigt accusateur, a soutenu avoir commis un «lapsus».

Dans ce contexte, les journalistes présents auraient dû, selon elle, passer ses commentaires sous silence.

D'autant plus, a-t-elle insisté, qu'elle voue un respect sans bornes au drapeau du Québec.

La semaine dernière, en entrevue à La Presse Canadienne, la chef du PQ disait juger inacceptable la décision des organisateurs des jeux de ne tolérer que les drapeaux des 205 pays membres du mouvement olympique. Elle reprochait au premier ministre Jean Charest de ne pas avoir protesté auprès des autorités.

En donnant l'exemple du récent spectacle de Paul McCartney, dont la présence à Québec avait été critiquée dans les rangs souverainistes, Mme Courchesne a estimé que les péquistes avaient le don de toujours politiser les événements qui doivent être une source de réjouissances.

«Pourquoi avoir toujours cette petite amertume qui gâche la fête», selon la ministre, qui se prépare à partir pour Pékin encourager les 68 athlètes de la délégation québécoise, et «même s'ils ne gagnent pas» de médailles.

Elle a d'ailleurs exhorté les athlètes québécois présents à Pékin à ne pas se laisser déranger par des querelles politiques.

Mme Courchesne s'est dit persuadée que, contrairement à la chef péquiste, la population va encourager en pensée les athlètes du Québec.

«Tous ceux au Québec qui écoutent la télé envoient de la force et de l'énergie à ces athlètes-là, pour qu'ils se rendent au bout de leurs rêves», a-t-elle dit.