Stéphane Dion ne veut pas d'élections générales cet automne, mais se dit maintenant «prêt, absolument prêt» à livrer bataille au cours des prochaines semaines. Le chef du Parti libéral semble convaincu qu'un scrutin est inévitable cet automne et que les rencontres prévues cette semaine entre les chefs de l'opposition et le premier ministre Stephen Harper n'y changeront rien.

Lors d'un point de presse hier à Saint-Lambert, Stéphane Dion a affirmé qu'il accepterait de s'entretenir cette semaine avec le premier ministre Harper afin de négocier avec lui la possibilité d'appeler les Canadiens aux urnes avant le retour en Chambre.

«M. Harper veut une rencontre et je l'accepte, bien entendu, car c'est ma responsabilité, lorsque le premier ministre me demande une rencontre, qu'elle se fasse», a dit M. Dion. Il a toutefois minimisé l'impact de cette rencontre, accusant Stephen Harper de «jouer un jeu», et de convoquer les représentants des partis de l'opposition pour «sauver la face».

«Le premier ministre devra m'expliquer ce qui s'est passé dans les derniers jours pour que l'on ait besoin de cette élection générale. Il a promis qu'il respecterait une loi qui l'oblige à tenir des élections à date fixe, en octobre 2009. Il veut renier cette promesse», a lancé hier M. Dion.

Stimulé par les applaudissements de ses supporters venus l'entendre prononcer une allocution sur son Plan vert, M. Dion a multiplié les attaques à l'endroit de celui qu'il considère déjà comme son futur rival. Il l'a notamment accusé de «fabriquer une crise parlementaire qui n'existe pas» pour justifier aux yeux des électeurs la tenue des élections.

La semaine dernière, M. Harper a indiqué que le Parlement était dans une situation «intenable», notamment en raison des tensions dans certains comités parlementaires.

Or, selon Stéphane Dion, des 25 comités, seulement trois fonctionnent difficilement - celui sur la justice dont certains membres souhaitent se pencher sur des allégations de pots-de-vin offerts par des dirigeants conservateurs au député indépendant Chuck Cadman en 2005, celui de l'éthique chargé de faire la lumière sur des dépenses électorales possiblement illégales du Parti conservateur et celui sur la procédure et les affaires de la Chambre. «À l'heure actuelle, le Parlement fait son travail. Il vote des lois, il amende des lois et travaille très fort», a dit M. Dion.

M. Dion a identifié trois raisons pouvant expliquer l'empressement des conservateurs à déclencher des élections. «Ils sont inquiets du résultat des élections partielles. Ils sont inquiets de voir les Canadiens en apprendre de plus en plus sur leurs scandales et le premier ministre redoute de voir son impréparation face aux difficultés économiques du pays» exposées au grand jour.

Stéphane Dion a par ailleurs indiqué qu'aucune date n'avait encore été fixée pour la rencontre avec M. Harper, et qu'elle pourrait difficilement avoir lieu cette semaine, puisqu'il doit effectuer plusieurs déplacements dans l'ouest du pays au cours des prochains jours.