Une patrouille policière dans un parc de Montréal-Nord a mal tourné, samedi soir, alors qu'un agent a ouvert le feu sur trois jeunes, tuant l'un d'eux, un homme de 18 ans.

La victime a succombé à ses blessures au cours de la nuit de dimanche.

«Le policier a utilisé son arme dans le seul but de protéger un collègue. Les agents auraient été encerclés par une dizaine de personnes dans le parc», a affirmé le porte-parole Yannick Ouimet. Il semblerait toutefois qu'aucun des jeunes n'était armé.

«Mes deux fils de 2 et 4 ans, ma mère et moi étions à quelques mètres de là quand c'est arrivé», explique Erica Cruz, qui habite Montréal-Nord. «Mes deux fils se sont mis à pleurer dès qu'ils ont entendu les quatre coups de feux. J'en ai encore les jambes qui tremblent.»

Erica Cruz affirme que les trois jeunes se trouvaient sur un sentier du parc Henri-Bourassa avec d'autres amis quand deux policiers sont arrivés. Le groupe de jeunes se seraient alors éloignés de quelques mètres, afin de laisser les policiers passer.

«Un des policiers a pointé l'un des jeunes et lui a dit de s'approcher, ce que (celui-ci) a refusé de faire. Il disait «Je n'ai rien fait de mal, tu ne peux pas m'arrêter». Ça n'a pas fait plaisir au policier, qui l'a agrippé. Le jeune a plutôt mal réagit», a dit la jeune femme.

Erica Cruz affirme que l'homme a insulté le policier, ce qui l'a piqué au vif. «D'où nous étions, nous voyions la tension augmenter entre les policiers et les jeunes. On savait que quelque chose de grave allait arriver.»

«Comme le policier frappait le jeune homme, les deux autres jeunes, un noir et un latino, se sont approchés du policier et ont tenté de l'arrêter.» L'un des hommes aurait sauté au cou du policier.

C'est alors que l'autre policier aurait dégainé son revolver. Il aurait tiré directement sur l'un des jeunes hommes qui entouraient son coéquipier.

«Il y a eu un mouvement de panique dans le parc», explique Samuel Medeiros, un adolescent qui habite le secteur et qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de la scène. «Les gens se sont mis à courir partout. Personne ne savait qui avait tiré sur qui.»

«J'ai appelé le 9-1-1 et j'ai dit qu'un policier avait tiré sur un individu. Ensuite je suis partie», explique Erica Cruz. Les ambulanciers sont arrivés quelques instants plus tard et ont transporté les trois blessés à un hôpital.

L'enquête a été confiée à la Sûreté du Québec. Elle devra déterminer si certains individus étaient armés.

En après-midi, dimanche, le porte-parole de la Sûreté du Québec, Gregory Gomez del Prado, a affirmé que les deux blessés, âgés de 18 à 20 ans, se trouvaient toujours à l'hôpital, mais que leur vie n'était pas en danger.

L'identité de la victime n'a pas encore été divulguée.

Avec La Presse Canadienne

Vidéo : Les ambulanciers se présentent sur place après la fusillade