La société publique Énergie Atomique du Canada (EACL) et le groupe d'ingénierie SNC-Lavalin ont demandé l'aide d'Ottawa pour concurrencer le français Areva et l'américain Westinghouse sur la construction de deux réacteurs nucléaires en Ontario, rapportait jeudi The Global and Mail.

Le PDG de SNC-Lavalin, Jacques Lamarre, a écrit au ministre canadien des Ressources naturelles, Gary Lunn, pour s'assurer que «l'industrie nucléaire canadienne ne soit désavantagée sur son propre sol» pour l'octroi de ce contrat estimé à au moins six milliards de dollars, selon le journal.

«Je crois fermement que EACL va mettre de l'avant une proposition commerciale et nous sommes là pour soutenir cette proposition», a déclaré au Globe and Mail, M. Lunn, responsable du dossier nucléaire à Ottawa.

«Je ne peux ni nier ni confirmer quoi que ce soit. D'après les termes de cet appel d'offres avec l'Ontario, il nous est interdit de parler publiquement de tout ce qui concerne la construction» de cette centrale nucléaire, a indiqué à l'AFP, Gillian MacCormack, porte-parole internationale de SNC-Lavalin.

L'américain Westinghouse - filiale du japonais Toshiba -, le géant français Areva et la société publique Énergie atomique du Canada (EACL) - avec son partenaire SNC-Lavalin - sont en lice pour la construction des deux nouveaux réacteurs près du site de Darlington, en Ontario, a annoncé à la mi-juin cette province canadienne.

Les trois entreprises doivent déposer leurs soumissions cet automne et la province prévoit de dévoiler son choix d'ici la fin de l'année.

L'Ontario compte actuellement 16 réacteurs de type CANDU fonctionnant à l'uranium naturel (UO2) et à l'eau lourde, conçus par Énergie atomique du Canada (EACL).

L'Ontario, qui mise sur le nucléaire pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et l'aider à fermer ses polluantes centrales au charbon, prévoit des investissements de 26 milliards de dollars sur 20 ans pour remettre à neuf ses installations et construire de nouveaux réacteurs.