Près de 200 personnes ont manifesté, samedi, dans le secteur Beauport, à Québec, pour sauver l'aréna Gilles-Tremblay, menacé de démolition par l'administration du maire Régis Labeaume.

«L'aréna, c'est ma deuxième maison», a lancé Maude Faucher, 10 ans, qui s'y entraîne six jours sur sept l'hiver. Sa mère Andrée le confirme: avec trois enfants inscrits au club de patinage artistique, la petite famille y passe des dizaines d'heures par semaine. «Même les devoirs se font à l'aréna !» lance-t-elle.

Pour la famille Faucher, la démolition de l'aréna Gilles-Tremblay, nommé en l'honneur du joueur de Hockey du Canadien, bousculerait sérieusement leur routine. Le plan de l'administration Labeaume prévoit le remplacement de l'aréna Gilles-Tremblay et l'aréna Giffard (converti pour le soccer) par un complexe sportif privé de deux glaces, qui serait situé dans le secteur de la bibliothèque Etienne-Parent, près de l'autoroute Félix-Leclerc.

Mais il y avait aussi des retraités mordus de patin et de simples citoyens, venus manifester leur désir de garder en vie leur quartier. «Notre aréna pour un quartier vivant», pouvait-on lire sur la pancarte de Bernard Guay, 54 ans. Même s'il ne vient pas régulièrement à l'aréna, ce résidant du quartier a tenu à se déplacer hier. «Je veux que le quartier reste en vie, a-t-il lancé. Construire un nouvel aréna près des autoroutes, c'est complètement insensé. Le privé c'est bien beau, mais on ne gère pas une ville comme on gère une entreprise» a-t-il lancé.

Organisée par le Renouveau municipal, la manifestation a réuni plusieurs élus de l'opposition, majoritaire au conseil, dont la conseillère du secteur, Carole Bégin-Giroux. Cette dernière rappelle que le Renouveau municipal ne s'oppose pas à la construction d'un nouvel amphithéâtre privé, à condition toutefois que l'aréna Gilles-Tremblay soit conservé.

«On manque déjà d'heures de glace à Beauport. Si on construit deux glaces et qu'on en démolit deux, c'est facile à comprendre, ça donne zéro», a-t-elle lancé.

Selon les documents de la Ville, la fermeture des arénas Gilles-Tremblay et Giffard privera les amateurs de glace de 5500 heures par année, alors que l'administration municipale s'engagerait à louer 3000 heures au nouvel amphithéâtre privé. Le responsable de ce dossier au comité exécutif, François Picard, a toutefois récemment indiqué que des heures supplémentaires pourraient être louées au besoin.

Lors de la dernière séance du conseil municipal, M. Picard a justifié ce plan en affirmant que le nouveau complexe servira aussi aux citoyens des autres arrondissements, puisqu'il serait situé près des axes routiers. Selon le conseiller de Lebourgneuf, il serait par ailleurs difficile de convaincre le privé d'investir si l'aréna Gilles-Tremblay est conservé.