Robert Bouchard poursuit sa croisade contre les pétrolières et accuse le gouvernement fédéral de laxisme devant la hausse fulgurante du prix de l'essence.

Le député bloquiste de Chicoutimi-Le Fjord accueillait hier le porte-parole de l'organisme "L'essence à juste prix", Frédéric Quintal, dans le cadre d'un dîner-conférence qui se déroulait à Chicoutimi. Au cours de la rencontre, les deux hommes ont longuement argumenté en faveur du projet de loi C-454, élaboré par le Bloc québécois. Ce dernier propose l'imposition de mesures disciplinaires aux pétrolières, en plus de suggérer une plus grande implication sociale et environnementale de celles-ci.

"Nous attendons depuis longtemps que les conservateurs se décident à leur imposer un plafond d'émission de gaz à effet de serre, qui donnerait lieu à un véritable marché d'échange et qui permettrait aux entreprises québécoises qui ont diminué leurs émissions de vendre leurs crédits excédentaires", a déclaré Frédéric Quintal.

Dans la même veine, le député Bouchard estime qu'à l'heure actuelle, le Bureau de la concurrence du Canada ne dispose pas des outils nécessaires pour intervenir efficacement contre les pétrolières. Entre autres choses, il réfère aux récentes accusations de collusion portées contre des détaillants d'essence de la région de Sherbrooke et Thetford Mines, rendues possibles grâce à la dénonciation.

"Tant qu'il n'y a pas de plainte formelle sur des pratiques douteuses, le Bureau de la concurrence ne peut déclencher une enquête et condamner les coupables. L'observation sur le terrain n'était pas un argument suffisant pour débuter une enquête. La délation, la perquisition et l'écoute électronique ont été nécessaires pour la faire évoluer. Nous aurions voulu que le projet de loi entre en vigueur avant l'été, mais les libéraux et les conservateurs ont préféré s'opposer", a insisté Robert Bouchard.