Réunis devant la porte barricadée, hier matin, une dizaine d'employés n'arrivaient pas à y croire. Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le Stéréo Nightclub a été ravagé par un incendie criminel dans la nuit de mercredi.

Réunis devant la porte barricadée, hier matin, une dizaine d'employés n'arrivaient pas à y croire. Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le Stéréo Nightclub a été ravagé par un incendie criminel dans la nuit de mercredi.

Comme l'établissement n'est ouvert que les fins de semaine, personne ne s'y trouvait lorsque l'incendie a éclaté vers 23h55 dans le bar de la rue Sainte-Catherine, dans le village gai. Une centaine de pompiers ont travaillé pour maîtriser l'incendie. «Les dommages sont très élevés. C'est certain qu'ils ne pourront pas rouvrir à court terme», affirme l'agent Olivier Lapointe, du Service de police de la Ville de Montréal. Le montant des dégâts s'élève à 500 000$.

Le 12 juin, un autre incendie s'était déclaré dans le club au milieu de la nuit. Les flammes avaient principalement touché les installations électriques. Les policiers avaient cependant établi que l'incendie était de nature criminelle. L'enquête n'a mené à aucune accusation.

En apprenant la nouvelle hier matin, quelques employés sont venus constater les dégâts. Émus, les jeunes tentaient de se consoler avec des accolades. «Au Stéréo, on est comme une grande famille, c'est sûr qu'aujourd'hui, ça pourrait aller mieux», s'est contenté de dire un employé prénommé Malone.

Pour les habitués des after-hours, la fermeture du bar est une bien mauvaise nouvelle. Maxime Choquette, 19 ans, fréquente le bar depuis environ deux ans. «Le Stéréo était un des derniers endroits à Montréal où l'on pouvait danser et s'amuser avec des gens, peu importe leur sexe, race ou orientation sexuelle.»

Le propriétaire de l'endroit, Scott Lancaster, a assuré que des travaux de rénovation seront faits. Il est encore trop tôt pour connaître la date de réouverture de l'établissement.

Attaque homophobe ?

Deux attaques contre un bar du village gai en moins d'un mois; s'agirait-il d'un crime homophobe? Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute, en doute. «À Montréal, je n'ai jamais entendu parler d'attaques homophobes contre un bar. Je ne dis pas que ça n'arrivera jamais, mais je ne crois pas que ce soit le cas au Stéréo», affirme-t-il. M. McCutcheon ajoute que les homosexuels ne forment qu'une minorité de la clientèle qui fréquente l'after-hours.