Le Syndicat des métallos au Québec refuse d'appuyer le Nouveau Parti démocratique (NPD) aux prochaines élections fédérales. Il répond ainsi à la position du parti en ce qui concerne l'amiante chrysotile, dont il veut interdire la production et l'importation au Canada.

Le Syndicat des métallos avait pourtant pris la décision d'appuyer Jack Layton et Barack Obama lors de leur congrès international à Las Vegas, la semaine dernière.

«Il y a une distinction à faire entre le Québec et le reste du Canada, affirme le directeur québécois des métallos, Daniel Roy. Au Québec, nos décisions se prennent au sein de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ). On n'accepte pas qu'un parti politique nous fasse perdre des emplois.»

M. Roy affirme que les études démontrent que l'utilisation sécuritaire et contrôlée de l'amiante n'est pas néfaste pour la santé. «Le NPD fait de l'opportunisme politique. On va s'assurer qu'il n'ait pas de place au Québec.»

Réplique de Thomas Mulcair

De son côté, Thomas Mulcair, porte-parole du NPD au Québec, soutient que son parti ne laisse pas tomber les travailleurs de la province. «On propose des transitions justes et équitables pour les travailleurs de l'industrie de l'amiante, dit-il. Pour nous, la vie humaine est plus importante que les considérations économiques. L'amiante sous toutes ses formes est cancérigène, un point c'est tout.»

M. Mulcair regrette que le Syndicat des métallos du Québec n'appuie pas le NPD aux prochaines élections fédérales. «La FTQ fait bande à part. Nous sommes ravis de l'appui des métallos américains et du Canada anglais. Il n'y a pas d'amiante magique qui lave plus propre que les autres. C'est de la plus pure folie.»

La production canadienne d'amiante chrysotile est concentrée au Québec. Selon Santé Canada, le matériau peut être extrait et utilisé de façon sécuritaire à des bas niveaux d'exposition. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé considère l'amiante chrysotile comme une substance cancérigène.