Quiconque passe près de la lisière entre les Cantons-de-l’Est et le Centre-du-Québec pourrait s’offrir, au cours de sa migration, un arrêt sur les rives de l’étang Burbank, à Danville. Oiseaux de tous poils (et plumes), sentiers bucoliques et points de vue charmeurs seront au rendez-vous.

À deux pas de Val-des-Sources (anciennement Asbestos) se niche une véritable mine d’or pour les amoureux d’ornithologie, de photographie ou de paysages reposants : l’étang Burbank, ceinturé par près de 4 kilomètres de sentiers pédestres, permet non seulement de côtoyer des oiseaux à gogo, mais également de se tremper dans un circuit boisé aux allures de marécage coloré. L’automne s’avère particulièrement croustillant à cet égard. De plus, des passerelles aménagées nous conduisent au cœur du plan d’eau pour mieux scruter ses locataires aviaires.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Octobre et novembre sont les mois où les oiseaux migrateurs sont de passage.

Toute l’année, on y accède gratuitement par deux entrées, situées dans la rue Water, pour une balade de santé sur terrain extra-plat. Çà et là, des invités surgissent du décor, entre tamias rayés, grenouilles « croassantes » et joyeux volatiles décelables à leur piaillement ou à leur parure.

Au détour d’un buisson, il arrive aussi de tomber sur une drôle d’espèce, tapie sur les bords de l’étang, prête à croquer sa proie : il s’agit de l’Homo photographus piafophile, l’œil figé dans son impressionnant objectif, guettant l’une des 220 espèces d’oiseaux recensées sur les lieux au fil des saisons.

En automne, les migrateurs y viennent se dorer le bec, notamment oies et bernaches. Des panneaux d’illustration placés à l’entrée nous donnent une idée de la diversité des hôtes à plumes, par exemple les nombreuses parulines de passage (c’est raté pour les voir cette année, il faudra patienter jusqu’à leur retour du Sud). En outre, malgré leur statut a priori commun, les canards présentent une variété d’espèces qui a de quoi clouer le bec…

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Plusieurs espèces de canards sont facilement observables sur place. En dehors du classique Colvert, on tombe parfois sur des coloris plus étonnants.

Les beaux mélèzes

Une ressource digne de mention : les visiteurs sont invités à consulter le site ebird.org (un code QR se trouve sur les plans affichés au gré du parcours), ou à y faire partager leurs observations sur les dernières espèces vues dans le secteur. Certains utilisateurs sont très actifs ! On apprend ainsi que, fin octobre, des pics chevelus, des urubus à tête rouge ou des sittelles à poitrine blanche ont été aperçus. En tant que non-initié, vous avez l’impression qu’on vous chante du chinois ? Pas de problème, le site web mène à une fiche avec photos, chant enregistré, répartition géographique, statut de protection, etc.

Pavillons d’interprétation ou d’observation, bancs, tables à pique-nique, ainsi que longues passerelles de bois ont été aménagés afin de profiter au maximum des lieux. Enfin, au maximum… certaines sections de ces infrastructures ont été fermées en vue de travaux de réparation, provoquant parfois l’exaspération de quelques habitués du coin – l’un d’eux n’a pas hésité à laisser des messages d’impatience sur les barrières barrant le passage.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Les lieux sont administrés par un OBNL. À l’entrée 1, on trouve des graines de tournesol qu’on peut déposer dans des mangeoires disséminées sur le parcours.

Le site, géré par un organisme à but non lucratif, accueille aussi des activités, comme un festival des oiseaux migrateurs en octobre, des visites guidées sur réservation en été, ou encore la possibilité de se lancer en ski de fond ou en raquettes sur les sentiers durant l’hiver.

La flore n’est pas en reste, composant de très beaux tableaux d’une saison à l’autre, le parcours autour de l’étang faisant sillonner des corridors végétaux particulièrement poétiques en automne. Une mention spéciale pour les beaux mélèzes, aux aiguilles jaunies, qui font écho aux montagnes multicolores en arrière-plan. Alors, aucune raison de ne pas aller soi-même se tremper dans cette microaventure aviaire.

Consultez le site ebird.org