Visiter, c’est bien, mais à deux roues (motorisées), c’est mieux ! Après avoir défriché la ville et ses rives l’an dernier, nos journalistes partent cet été à la recherche de plages et plans d’eau dans l’île avec leurs jolies bécanes. Cette semaine, Silvia Galipeau met le cap sur l’ouest, dans un parcours imaginé par Sylvain Sarrazin. Récit, découvertes et impressions.

Ça y est, nous revoici ! Plongés dans l’un des plus chouettes mandats de l’année : une petite journée pour se dépayser, s’évader sur deux roues à bas prix, ça vous dit ? Pourquoi pas carrément partir à la recherche d’une plage, question de maximiser le voyage ? Avec des phares et des moulins à profusion ? Dur de résister, avouez…

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Un trajet carte postale, parsemé de phares et de moulins. Ici : le moulin Fleming, à LaSalle.

Non, ça n’est pas parce qu’on vit en ville entourés de béton qu’on va se priver. Et ce trajet sur le bord de l’eau imaginé par notre inspiré collègue est l’antidote par excellence à notre surdose de cônes orange et de déviations, sans parler des bouchons. Au menu : air du large, vent dans les cheveux, coups de soleil sur les épaules inclus ! Les urbains dans la salle comprendront l’appel…

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Objectif : dépaysement !

C’est avec ce joli projet en poche et cette volonté ferme de changer d’air que nous sautons un petit mardi gris sur notre belle et non moins fidèle Vespa. Après un petit plein d’essence, dont la maigre facture ne cesse de nous émerveiller, c’est parti. Direction : LaSalle, via le Vieux-Montréal (Montréal Scooter, rue Berri, loue ici des scooters à l’heure ou à la journée, avis aux intéressés) en passant par la rue Mill, Bridge, puis Wellington, avant qu’elle ne soit cool ou piétonne, un décor pour le moins industriel qui promet de contraster avec tout ce vert (que de parcs !) et ce bleu (que d’eau !) qui nous attend, une fois sur le bord du fleuve.

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Un parcours en ligne droite

Rouler sans arrière-pensée

Premier constat : le chemin pensé par le collègue, qui débute à la vague à Guy et s’étire jusqu’à la plage de Beaconsfield, est en ligne droite. Même si la route est sinueuse, elle se suit et se parcourt sans souci. Une bénédiction qui va nous permettre de rouler toute la journée sans nous casser la tête ni chercher le chemin sur un écran. À nous l’horizon, les jolis paysages bucoliques, pas de stress, on va finir par arriver à destination.

  • Petit arrêt non loin de la vague à Guy...

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    Petit arrêt non loin de la vague à Guy...

  • ... que voici !

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    ... que voici !

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D’ailleurs, voilà déjà les surfers, sur la fameuse vague éternelle prisée à l’origine par un certain kayakiste qui lui a laissé son nom. Nous cherchons en vain le collègue Sylvain, qui y vient apparemment chaque semaine. Il doit être au boulot, le pauvre ! On apprécie au passage la nouvelle halte et sa toilette autonettoyante un poil futuriste, avant de repartir, car le meilleur est à venir.

  • Pause café au Comptoir St-Jo

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    Pause café au Comptoir St-Jo

  • Pause café au Comptoir St-Jo

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    Pause café au Comptoir St-Jo

  • Pause café au Comptoir St-Jo.

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    Pause café au Comptoir St-Jo.

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La Gaspésie, comme si vous y étiez

Ce n’est pas nous qui le disons, mais le collègue Sylvain (encore lui !). Mais d’abord, un petit arrêt caféiné, on ne pédale pas, mais ça fatigue quand même, ces folies ! Après avoir dépassé notre premier moulin (Fleming, bâti en 1827, ces derniers vestiges à vent d’une époque révolue nous séduisent à tout coup), le vent, pardon, la route nous porte directement au joli Comptoir St-Jo, un nouveau repaire dans le coin pour du bon café, des gelées artisanales, et, pourquoi pas, du vin nature.

On fait le plein et on pousse jusqu’aux phares jumeaux de Lachine, érigés en 1900. On se laisse finalement prendre au jeu : là, tout au bout, avec le cri des mouettes et l’odeur du large, en regardant au loin, on s’y croirait presque, quelque part à l’est, dans une certaine péninsule québécoise. Dépaysant, vous dites ? Ça change des feux de circulation, disons.

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L’un des phares jumeaux de Lachine

D’ailleurs, vous l’a-t-on dit ? Sur ce trajet, on a compté sur les doigts d’une main le nombre de feux rouges. On roule ici et toute la journée sans se faire arrêter ni à peine dépasser. Il faut dire que la limite est souvent de 30 km/h, ce qui est fort agréable quand on se promène, comme nous, sur une petite cylindrée (50 cc).

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La maison Carrière, au 2205, chemin du Bord-du-Lac-Lakeshore, construite en 1864

Oubliez l’aéroport

De retour sur la route, on rêvasse en admirant au loin les voiliers quand, sans crier gare, nous voilà à Dorval. Dur d’y croire, tant l’eau est ici à notre portée. Si on voit certes passer quelques avions au-dessus de nos têtes, ce sont surtout les magnifiques maisons historiques (notamment la maison Carrière, construite en 1864), qui captent notre attention.

Découvrez d’autres adresses patrimoniales à Dorval

En dépassant le parc Pine Beach, qui n’a de plage que le nom, on oublie carrément la vocation aérienne de la ville. D’ailleurs, il est suffisamment invitant pour qu’on s’y arrête un moment. Aménagé d’agréables balançoires savamment installées face à l’eau (ou le lac, puisque le Saint-Laurent s’appelle ici le lac Saint-Louis), dur d’y résister au moins le temps d’un instant.

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Paisible vue, du parc Pine Beach

Mais pas plus, parce qu’un autre phare nous attend, à quelques minutes de là dans le parc Valois : le phare des hirondelles noires de Dorval. S’il est dur à rater, il est aussi mystérieux à déchiffrer, semblant carrément habité. C’est le cas : ce petit phare a changé de vocation en 2001, pour être transformé en mangeoire à oiseaux. Mieux, les hirondelles qui y nichent éliminent naturellement les insectes du coin, pas à peu près : on dit qu’elles mangent l’équivalent de leur poids en bestioles en tous genres, et ce, tous les jours !

  • Le phare des hirondelles noires de Dorval

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    Le phare des hirondelles noires de Dorval

  • Le phare des hirondelles noires de Dorval

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    Le phare des hirondelles noires de Dorval

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  • Une molle à la mangue de chez Wild Willy’s (20, av. Cartier), à Pointe-Claire

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    Une molle à la mangue de chez Wild Willy’s (20, av. Cartier), à Pointe-Claire

  • Vous cherchez de la variété ? Essayez Wild Willy’s.

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    Vous cherchez de la variété ? Essayez Wild Willy’s.

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Pause gourmande pour la plage

Parlant de manger, la faim commence à nous tenailler. Cela tombe bien, nous approchons de Pointe-Claire, et la petite ville, qui a aussi son moulin (XVIIe, restauré en 1967), regorge de coquettes et gourmandes adresses. Pour un pique-nique (on vise la plage, rappelons-le !), les Moulins La Fayette sont une chouette option. Pour une glace, les choix ne manquent pas. Entre le Bilboquet et la Diperie, on opte finalement pour une molle chez Wild Willy’s, une adresse qui attire visiblement les foules. Il faut dire que les choix sont originaux (Charlie Brownie, citrouille épicée, barbe à papa, etc.) et surtout multiples.

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Le moulin emblématique de Pointe-Claire

Puis, c’est reparti, on pousse quelques minutes plus à l’ouest et la voilà enfin : la plage ! Certes, ce n’est pas son étendue qui nous séduit (elle est minuscule), mais plutôt son petit côté secret. Derrière le Yacht Club, entre les Centennial Hall, ce carré de sable a quand même tout ce qu’il faut pour clore notre virée. Et même s’il est officiellement interdit de s’y baigner, on se promet d’y revenir pour s’y tremper… les pieds ! Mais pas cette fois, car il nous faut déjà rentrer. La tête pleine de souvenirs et l’esprit nettement aéré, on enfourche à nouveau notre bécane. Bonne nouvelle, la route du retour est toute tracée ! Et elle regorgera de nouvelles découvertes, mais ça, ce sera pour une prochaine fois…

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La voilà : la petite plage de Beaconsfield

Le mot de l’auteur du circuit :

« Après un tirage au sort rocambolesque, j’étais heureux d’avoir été désigné pour tracer un parcours pour Silvia remontant le fleuve par Pointe-Claire, dont les boulevards se prêtent merveilleusement bien au scooter. Ces rives sont ponctuées de vestiges du passé (notamment moulins et phares, qui donnent un air de carte postale aux lieux), mais permettent aussi de profiter du moment présent (crémeries, boulangeries, coins détente…). Qui plus est, on peut délaisser son destrier à deux roues pour un kayak, une planche à pagaie ou de surf, histoire de se rafraîchir des pieds à la tête ! »

Consultez le trajet du circuit sur Google Maps