Fermé depuis mars 2019 pour subir une grande métamorphose, l’Insectarium rouvrira enfin mercredi prochain. Dans ce musée repensé, les visiteurs se transforment en insectes. Coléoptères, fourmis ou autres hexapodes en devenir, suivez le guide.

Sous la terre

PHOTO FOURNIE PAR L’INSECTARIUM

La visite du musée commence dans un couloir sombre.

Le couloir sombre contraste avec la grande pièce baignée de soleil qui accueille les visiteurs de l’Insectarium. Il faut un certain temps pour que les yeux s’habituent à la pénombre de ce chemin sinueux et de ces alcôves imaginées pour plonger les humains dans une vie de bestiole. Telle une fourmi ouvrière, on avance dans ces galeries souterraines aux murs à l’apparence terreuse.

Comment voient et entendent les insectes ? Un écran, un plancher métallique et des lampes à ultraviolets offrent un aperçu de la réponse.

Au fil du parcours, on est invité à se déplacer comme ces petites créatures. Flavie, apprentie bibitte de 4 ans, a particulièrement aimé sauter de brindille en brindille et ramper dans les tunnels. Coup de cœur aussi pour l’installation qui permet de marcher sur le plafond à la manière d’une mouche.

Cette immersion multisensorielle dans la vie d’un insecte est fort divertissante. On aurait aimé qu’elle se poursuive le temps de quelques expérimentations supplémentaires.

Dans le dôme

  • Présente à l’inauguration de l’Insectarium, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, observe la collection d’insectes naturalisés.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Présente à l’inauguration de l’Insectarium, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, observe la collection d’insectes naturalisés.

  • Quelque 3000 spécimens sont exposés sur les murs du dôme.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Quelque 3000 spécimens sont exposés sur les murs du dôme.

  • Certains insectes ont été classés par couleur.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Certains insectes ont été classés par couleur.

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Prochaine étape : la rencontre de premiers spécimens vivants. Avec leur forme de demi-cercle, les vivariums offrent au visiteur assis sur un tabouret un tête-à-tête avec des espèces variées. Parmi elles, certaines sont passées maîtres dans l’art du camouflage. Saurez-vous trouver la mante orchidée, si facile à confondre avec une fleur ?

Quelques pas plus loin, on pénètre dans le dôme, grand espace circulaire où l’on trouve quelque 3000 spécimens d’insectes naturalisés. La collection de l’Insectarium a été renouvelée à 80 % en vue de cette réouverture.

Chacune des 72 vitrines ressemble à une œuvre d’art, particulièrement celles classées selon un arrangement chromatique. Dommage que les vitrines supérieures ne soient pas accessibles aux yeux des jeunes enfants. Parents, préparez vos épaules ou vos bras, ils seront certainement réquisitionnés par les petits.

Ceux-ci voudront aussi connaître le nom de ce papillon bleu ou encore savoir de quelle région vient ce grand phasme, surnommé « insecte-branche ». Vous ne connaissez pas la réponse ? Tournez-vous vers l’un des animateurs scientifiques de l’Insectarium, comme Thierry Bergeron, ou téléchargez l’application mobile Espace pour la vie. « Dans l’application, on a une photo de la vitrine et un petit descriptif. Il y a certains insectes qui sont plus documentés, mais, pour la plupart, il va y avoir le nom latin et d’où il vient », explique-t-il. Des tablettes peuvent aussi être consultées sur place.

À la surface

  • Dans le grand vivarium, les visiteurs cohabitent avec les insectes.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Dans le grand vivarium, les visiteurs cohabitent avec les insectes.

  • On trouve environ 1500 papillons dans la serre.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    On trouve environ 1500 papillons dans la serre.

  • On y verra différentes espèces, selon le moment de l’année.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    On y verra différentes espèces, selon le moment de l’année.

  • De nouveaux papillons sont ajoutés au vivarium chaque jour.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    De nouveaux papillons sont ajoutés au vivarium chaque jour.

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On émerge ensuite du sous-sol pour pénétrer dans le grand vivarium. Quelque 1500 papillons voltigent dans cette magnifique serre au climat presque tropical. Les amateurs de l’activité « Papillons en liberté » pourront dorénavant les voir voler toute l’année.

Mais les papillons ne sont pas seuls. D’autres insectes vivants, par exemple des fourmis coupe-feuille, s’activent parmi les 3000 végétaux de la serre.

Lors du passage de La Presse, les papillons étaient très actifs, butinant de fleur en fleur ou se nourrissant en s’arrêtant sur des tranches d’orange disposées pour eux. Un magnifique spectacle de la nature devant lequel on s’émerveille.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La devanture de l’Insectarium est entièrement vitrée.

Susciter des émotions chez les visiteurs pour les amener à transformer leur rapport aux insectes est d’ailleurs l’un des objectifs poursuivis par le musée. « La métamorphose de l’Insectarium, c’est aussi la métamorphose du visiteur. C’est un recadrage de la relation du visiteur avec les insectes pour l’amener dans une posture d’humilité, de respect et de valorisation des insectes », a expliqué Maxim Larrivée, directeur de l’Insectarium, en conférence de presse mardi. En soulignant le rôle essentiel des insectes dans nos écosystèmes, il a dit espérer que les visiteurs souhaiteront « vivre plus en harmonie et en adéquation avec la nature ».

En quittant le musée, on réalise d’ailleurs qu’on ne regardera plus ces petites créatures de la même façon.

Consultez le site de l’Insectarium
En savoir plus
  • 38,4 millions de dollars
    Coût du projet de métamorphose de l’Insectarium
    Source : Insectarium de Montréal
  • 40 %
    Le nouvel Insectarium est 40 % plus grand que l’ancien. Déjà primé, le concept architectural du musée, inspiré par les insectes, est issu d’un concours international d’architecture.
    Source : Insectarium de Montréal
  • 3
    Initialement prévus sur deux ans, les travaux se sont étirés sur trois années. La pandémie et la pénurie de matériaux de construction sont responsables des retards, a rapporté La Presse en janvier.