Un gros soleil. Pas trop froid. C’est parfait pour une petite virée sportivo-culturelle à Joliette, un combo patinage-musée d’art qui devrait faire du bien au corps et à l’esprit.
La rivière L’Assomption traverse la ville. Chaque année, on y aménage une longue patinoire qui permet de parcourir des kilomètres et des kilomètres de glace.
La douceur de la température est particulièrement appréciée ce matin — en semaine, le pavillon du parc Louis-Querbes est fermé, il faut donc mettre ses patins à l’extérieur du bâtiment, sur des bancs prévus à cet effet.
Par contre, la Cabane à beignes, sur la patinoire même, est bien ouverte, pour ceux qui ont besoin de carburant avant, pendant ou après la séance de patinage.
Nous remettons cette pause à plus tard et partons vers la gauche, pour suivre une petite section qui longe notamment les bâtiments historiques qui abritent maintenant le Cégep régional de Lanaudière. La glace est très belle. Bien sûr, il y a quelques fissures (c’est quand même une rivière), mais elles sont peu nombreuses et on a apposé un peu de peinture bleue sur certaines afin de bien les voir.
La patinoire prend fin alors que nous apercevons les formes modernes du Musée d’art de Joliette, et nous repartons en sens inverse. Nous passons une nouvelle fois devant la Cabane à beignes. Il y a une petite file de patineurs qui attendent patiemment de refaire le plein.
Nourrir le corps et l’âme
La patinoire de la rivière L’Assomption a une caractéristique unique : un sentier de randonnée pédestre la borde sur toute sa longueur. On peut donc profiter de la rivière sans nécessairement enfiler ses patins.
Mais on s’entend que patiner, c’est particulièrement plaisant, ça permet de parcourir rapidement les longs méandres de la rivière, de voir défiler les gros arbres qui ornent les berges, puis de revenir prestement en sens inverse, vers la Cabane à beignes… ou vers un des nombreux restaurants, bistros et brasseries qui se trouvent à proximité, notamment sur le boulevard Manseau et dans les rues avoisinantes. On peut laisser la voiture dans le stationnement situé près du parc Louis-Querbes (à 2 $ pour toute la journée en semaine, c’est une bonne affaire) et s’y rendre à pied.
Le Musée d’art de Joliette est aussi à quelques pas. Après avoir nourri son corps, c’est le temps de nourrir son esprit. Et son âme.
Justement, la première chose qu’on voit en arrivant au musée, c’est une grande œuvre murale jaune vif réalisée par l’artiste atikamekw Eruoma Awashish à la suite de la mort tragique de Joyce Echaquan.
Plusieurs expositions temporaires viennent tout juste d’ouvrir leurs portes. Dès la première salle d’exposition, nous avalons une grande bouffée d’art contemporain, avec les œuvres de Derek Liddington, qui déstabilisent un peu avant de susciter un grand apaisement. Ces peintures aux couleurs naturelles rappellent la forêt, la rivière.
Les salles suivantes regroupent des œuvres de divers artistes contemporains. C’est le moment de s’arrêter, de regarder, de s’interroger. Que signifient ces objets de verre soufflé (de l’artiste Lorna Bauer) enfermés dans des cages de fer ? Ou plus précisément, qu’est-ce qu’ils évoquent ?
Puis, ce qui ressemble, de loin, à un lit et un immense ciel de lit se révèle être une gigantesque tête de textiles qui voit sa langue s’étendre sur le sol. L’œuvre de Tau Lewis suscite la curiosité et l’intérêt : nous avons envie d’en scruter tous les détails.
Plus loin, l’œuvre de DaveandJenn, Le chant de la forêt, renvoie aux œuvres de Derek Liddington. Dans une pièce noire, nous pouvons voir le soleil se lever, éclairer peu à peu les arbres, les oiseaux qui étaient invisibles jusque-là. C’est un très beau moment de sérénité dans une journée chargée.
À l’étage, une salle est consacrée à l’exposition permanente. On a regroupé les œuvres de divers artistes, de diverses périodes, selon des thèmes : natures mortes, portraits de dames, portraits de messieurs, petits paysages, grandes formes carrées. Ça permet d’établir une parenté entre des légendes de chez nous, comme Alfred Pellan, Jean Paul Riopelle, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Ozias Leduc, et des artistes moins connus. Nous nous sentons enrichies.
Nous terminons la visite tout en haut de la tour du musée, dans un espace éclatant de lumière, sous une œuvre de Claudie Gagnon constituée de centaines d’objets de verre et de métal. Par les baies vitrées, nous pouvons voir, tout en bas, l’extrémité de la patinoire. La rivière n’est jamais bien loin. On y revient toujours.
Consultez le site de Tourisme Joliette Consultez le site du Musée d’art de Joliette-
- 8900
- C’est le nombre d’œuvres d’art qui composent la collection permanente du Musée d’art de Joliette.
Source : Musée d’art de Joliette