Après avoir traversé l’île de Montréal dans l’axe de l’avenue Christophe-Colomb, le sentier Oka–Mont-Saint-Hilaire s’oriente vers le Vieux-Port et prend ensuite la direction de l’île Notre-Dame, un bout de randonnée qui vient ajouter une dizaine de kilomètres quand on part du centre-ville.

Mais on s’attarde cette semaine au tronçon qui parcourt la couronne sud, de Saint-Lambert à Mont-Saint-Hilaire. C’est la plus longue section des 143 km du sentier imaginé en 2012 dans le cadre du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il permet notamment d’accéder aux parcs nationaux des Îles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno, de même qu’au Centre de la nature du mont Saint-Hilaire. Vaut mieux donc prévoir une bonne journée pour en profiter pleinement sans risquer de trop s’éreinter.

Distance : 70 km en sens unique

Durée : Six heures à vitesse modérée avec arrêts sporadiques

Dénivelé : généralement plat, avec un faux plat quand on approche du mont Saint-Bruno et une montée plus marquée quand on grimpe le flanc sud du mont Saint-Hilaire.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

C’est à Saint-Lambert que l’on gagne les abords du rivage du Saint-Laurent, que nous allons suivre jusqu’à Varennes. Mais avant de s’y engager, ça vaut le coup de faire quelques coups de pédales vers l’est pour se rendre dans le petit centre-ville qui s’étend de part et d’autre de la rue Victoria, joliment nichée en retrait des grands axes. Cafés, crèmeries, confiseries, restos, épiceries fines et boutiques, il y en a pour tous les goûts, y compris un atelier de réparation de vélo.

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L’avenue Victoria, principale artère commerciale à Saint-Lambert

De retour sur le sentier cyclable, on se trouve littéralement collé au fleuve, sur la promenade René-Lévesque, superbement aménagée. Plusieurs parcs et haltes de Longueuil possèdent cette même qualité. On peut d’ailleurs y accéder par l’une des trois passerelles qui enjambent la route 132. En fait, c’est seulement à Boucherville que l’on quitte le sentier aménagé en site propre, à la faveur d’une bande cyclable qui nous amène dans le village historique et ses étroites rues. C’est aussi du quai municipal que l’on peut prendre la navette fluviale qui mène au parc national des Îles-de-Boucherville.

  • Le parc de la Frayère, milieu humide protégé où plus de 40 espèces de poissons viennent se reproduire au printemps.

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    Le parc de la Frayère, milieu humide protégé où plus de 40 espèces de poissons viennent se reproduire au printemps.

  • Le vignoble Domaine du Fleuve

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    Le vignoble Domaine du Fleuve

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C’est à la sortie de Boucherville que l’on quitte les zones urbaines et résidentielles, notamment en passant par le parc de la Frayère, un milieu humide protégé qui est la plus importante frayère située entre Montréal et le lac Saint-Pierre — 44 espèces de poissons viennent y frayer au printemps. Quelques kilomètres plus loin, en arrivant à Varennes, on se surprend à croiser des vignes juste à côté du sentier ; ce sont celles du Domaine du Fleuve, ouvert aux clients les jeudis et vendredis après-midi de même que le samedi. On arrive ainsi au bout de la section fluviale de la randonnée, le sentier Oka–Mont-Saint-Hilaire mettant le cap vers le sud-est, direction Sainte-Julie et Saint-Bruno-de-Montarville.

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Halte cycliste à Saint-Bruno-de-Montarville

La progression le long de la route 229 à travers le secteur industriel de Varennes est la section la moins intéressante du périple, d’autant plus que l’on roule sur une bande asphaltée parfois étroite. Toutefois, quand on voit qu’il y a un vélo sur l’affiche d’accueil de la ville de Sainte-Julie, on se dit que ça devrait être plus accueillant. Et ce l’est, grâce entre autres au sentier empruntant le corridor vert du Grand-Coteau, qui surplombe les terres agricoles au-delà desquelles se profilent les gratte-ciel de Montréal. On y trouve d’intéressants panneaux d’interprétation du secteur et on a même pensé y aménager une piste de vélo de montagne !

  • Le sentier cyclable et pédestre du corridor vert du Grand-Coteau

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    Le sentier cyclable et pédestre du corridor vert du Grand-Coteau

  • La rue de Montarville, dans le joli centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville

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    La rue de Montarville, dans le joli centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville

  • Le tracé permet d’admirer en toile de fond les immeubles du centre-ville de Montréal.

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    Le tracé permet d’admirer en toile de fond les immeubles du centre-ville de Montréal.

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De l’autre côté de l’autoroute Jean-Lesage se trouve la zone commerciale de Sainte-Julie – nous en avons profité pour déguster un délicieux latte au café #sansfiltre, après quoi on arrive à Saint-Bruno-de-Montarville. Bien que la piste cyclable nous fasse passer le long des eaux claires du lac Goyer — une ancienne carrière désaffectée —, on peut tout aussi bien décider de prendre le chemin donnant accès au parc national ou choisir de faire un petit détour dans le coquet centre-ville, dont le cœur s’articule au coin des rues de Montarville et Seigneuriale.

  • La piste cyclable longe des champs de maïs, derrière lesquels se dressent les collines Montérégiennes.

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    La piste cyclable longe des champs de maïs, derrière lesquels se dressent les collines Montérégiennes.

  • Le sentier Roger-Dubuc, à McMasterville

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    Le sentier Roger-Dubuc, à McMasterville

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Le sentier nous amène ensuite par les secteurs résidentiels de Saint-Basile-le-Grand jusqu’à ce que l’on arrive à la montée Robert, où se dévoile devant nous un paysage typiquement montérégien : la piste aménagée en site propre jouxte les champs de maïs, au-delà desquels surgissent les montagnes de Saint-Hilaire, Rougemont et Saint-Grégoire. On est alors à quelques tours de roue de la rivière Richelieu, que l’on suit vers le nord par la route 223. C’est le seul tronçon du sentier Oka–Mont-Saint-Hilaire qui n’est pas encore aménagé — heureusement la vitesse est limitée à 50 km/h et les automobilistes y sont disciplinés. À McMasterville, notre itinéraire nous mène vers la gare sur le sentier Roger-Dubuc, joliment aménagé.

  • Halte réservée aux cyclistes sur le chemin de la Montagne

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    Halte réservée aux cyclistes sur le chemin de la Montagne

  • La Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, nom officiel du centre de la nature du mont Saint-Hilaire

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    La Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, nom officiel du centre de la nature du mont Saint-Hilaire

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À Belœil, on s’arrête pour lire l’un des nombreux panneaux d’interprétation historiques, agrémentés de capsules vidéo téléchargeables — celle devant la maison Villebon nous permet d’ailleurs d’apprendre d’où vient le nom du chef-lieu de la Vallée-du-Richelieu. Avant de traverser la rivière, on s’en voudrait de ne pas s’arrêter dans le Vieux-Belœil, un autre charmant centre-ville qui mérite que l’on se détourne un peu du tracé officiel du sentier cyclable. Après quoi on arrive enfin à Mont-Saint-Hilaire, qui nous réserve une ascension de 110 m avant d’arriver à la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, nom officiel du centre de la nature du mont Saint-Hilaire. On profite en chemin du magnifique panorama que nous offre le chemin de la Montagne, où l’on trouve d’ailleurs plusieurs haltes bien aménagées pour les cyclistes. Ah, inutile de préciser qu’on est ici au pays des pommes, pourquoi alors ne pas prévoir un peu de place dans nos bagages pour rapporter quelques beaux fruits ?

À ne pas manquer

• À Boucherville, le parc de la Frayère et l’arboretum Stephen-Langevin, juste devant, pour la diversité de la faune et de la flore offerts dans cette oasis de verdure.

• Le parc national du Mont-Saint-Bruno, que l’on peut explorer à vélo par les voies de desserte ; on peut notamment faire la pause au salon de thé du Vieux Moulin seigneurial, ouvert les week-ends.

• Le Vieux Belœil, qui, au-delà de la vue imprenable sur le mont Saint-Hilaire voisin, propose boutiques et restos, dont certains avec de magnifiques terrasses aménagées directement sur le Richelieu.

• La Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, avec ses 25 km de sentiers parcourant quatre des sommets entourant le lac Hertel. Toutefois, il faudra songer à passer quelques jours dans le secteur si on veut réellement profiter des attraits du mont Saint-Hilaire.

Carte d’identité

• Droit d’accès : gratuit

• Stationnement : Il est généralement facile de trouver su stationnement dans les rues de Saint-Lambert, à proximité du sentier cyclable.

• S’y rendre en transport collectif : à la sortie de la station de métro de Longueuil, on peut facilement se rendre à Saint-Lambert par le parc de la Voie maritime pour ensuite passer sous la route 132 par la rue Notre-Dame. Pour le retour, tous les autobus du réseau exo de la Vallée-du-Richelieu sont équipés de supports qui peuvent transporter deux vélos.