Un randonneur complet, c’est quelqu’un qui, en plus de parcourir les sentiers, s’implique dans leur entretien et leur pérennisation, estime Rando Québec. Ça tombe bien, le mois du bénévolat en plein air s’en vient, il se tiendra du 15 mai au 15 juin.

« On essaie de dynamiser un peu le bénévolat parce qu’on sait que malheureusement, c’est une activité qui est réalisée en ce moment par des gens qui sont vieillissants, explique Gregory Flayol, directeur adjoint et responsable des programmes chez Rando Québec. C’est important pour nous de remettre le bénévolat au goût du jour, de rappeler qu’être un randonneur complet, c’est aussi s’impliquer dans l’entretien et la pérennisation des réseaux qu’on a l’habitude d’emprunter à longueur d’année. »

Rando Québec et Vélo Québec avaient lancé une Journée du bénévolat il y a cinq ou six ans, à l’image de ce qui existait aux États-Unis. La journée est devenue un mois, l’initiative implique un plus grand nombre d’activités de plein air et elle est maintenant orchestrée par le Réseau plein air Québec.

« Nous avons choisi ces dates-là parce qu’il y a énormément de travail à faire pour préparer les sites de plein air pour la saison estivale, indique Geneviève Désilets, directrice des communications chez Réseau plein air Québec. Pour les sentiers, ça peut être de tasser les branches qui pourraient avoir recouvert le sentier. En escalade, ça peut être d’enlever la mousse sur les parois. Pour ce qui est du nautique, ça peut être d’enlever les déchets sur les berges. »

Elle rappelle que plusieurs sites de plein air ont été ouverts par des bénévoles. Les organismes qui ont repris certains d’entre eux n’ont pas un gros budget et comptent toujours sur le bénévolat pour garder les sites ouverts.

Gregory Flayol note que plusieurs amateurs de plein air « consomment » des activités en tant que clients, sans s’impliquer dans le milieu associatif qui permet à beaucoup de réseaux de sentiers d’exister. Ils ignorent souvent tout le travail qu’il faut accomplir pour préserver les sentiers et les autres sites de plein air.

« Si on laisse un sentier de randonnée à lui-même, la nature aura repris ses droits en deux ans, affirme-t-il. Parfois, la repousse de certaines espèces végétales va recouvrir quasiment toute l’aire de marche. Ça demande vraiment un entretien perpétuel. »

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE RANDO QUÉBEC

Il faut parfois améliorer le balisage des sentiers.

Il y a également un enjeu de sécurité.

Il faut être capable d’assurer une activité sécuritaire aux gens. C’est beaucoup de pression sur des gestionnaires de sentiers qui sont souvent en manque de moyens financiers.

Gregory Flayol, directeur adjoint et responsable des programmes chez Rando Québec

En fait, tous les randonneurs peuvent faire une contribution en signalant aux gestionnaires les petits problèmes rencontrés en randonnée : un arbre tombé, une balise qui manque, un pont chambranlant.

« Souvent, le gestionnaire n’est pas sur le terrain parce qu’il est dans son bureau en train d’essayer de trouver de l’argent, déclare M. Flayol. Ce serait déjà bien si tous les randonneurs avaient ce réflexe, bienveillant, bien entendu. Il ne s’agit pas d’aller chialer après le gestionnaire, mais de lui faire un rapport rapide par courriel ou par téléphone. »

Si un randonneur n’a pas de formation particulière, il peut quand même participer aux corvées en coupant des repousses et des branches avec un sécateur ou une scie à main, en remplaçant des balises, en ramassant des déchets ou en aidant à l’entretien d’infrastructures légères, comme des plateformes de camping.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE RANDO QUÉBEC

Les personnes qui ont une formation dans le maniement de la scie à chaîne font des travaux plus lourds.

« Les bénévoles qui ont des formations plus spécifiques, comme dans l’utilisation de scies à chaîne, peuvent faire des travaux un peu plus conséquents », poursuit M. Flayol.

Dans le domaine de la spéléologie, il peut être question d’effacer des graffitis sur les parois des grottes ou de ramasser les détritus charroyés par les cours d’eau souterrains, indique pour sa part Geneviève Désilets. Dans le domaine du canot, il peut s’agir de dégager des sentiers de portage.

C’est une manière d’aller faire une activité saine parce que pour aller ouvrir un sentier de rando, ça implique que tu fasses de la rando pour te rendre. Tu peux amener ta famille, tes amis, tu peux aussi y aller seul : tu vas rencontrer plein d’autres gens qui ont les mêmes intérêts que toi, l’ambiance est joviale.

Geneviève Désilets, directrice des communications au Réseau plein air Québec

Et si quelqu’un ne veut pas faire du travail physique sur le terrain, il y a d’autres tâches à accomplir.

« Tu peux aider en faisant partie du conseil d’administration ou en faisant du travail plus administratif, en organisant des évènements, par exemple. »

Les amateurs de plein air peuvent communiquer avec les gestionnaires de leurs sites préférés pour offrir leurs services, ou consulter la page Facebook Bénévolat en plein air au Québec pour prendre connaissance des diverses corvées qui seront bientôt organisées.

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