Les randonneurs pourront fouler de nouveaux tronçons du Sentier national, notamment en Outaouais et dans le Bas-Saint-Laurent, grâce à une aide financière du gouvernement du Québec. On parle de la création de 110 kilomètres de nouveaux sentiers, mais aussi de la mise à niveau de 715 kilomètres de sentiers existants.

À l’heure actuelle, le Sentier national compte 1650 kilomètres à travers plusieurs régions du Québec, mais il n’est pas continu.

« Pour moi, ce qui est le plus excitant, ce ne sont pas les nouveaux sentiers, mais c’est de continuer à garder en vie ce qui était déjà là, affirme Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec. Mais c’est sûr que la nouveauté est excitante : il y a de gros morceaux qui s’en viennent. »

Le plus gros morceau, c’est un ajout de 54 kilomètres qui permettra de traverser la réserve faunique Papineau-Labelle et ainsi relier les municipalités de Val-des-Bois, Montpellier et Duhamel.

« C’est un tronçon majeur qu’on ne pensait pas pouvoir développer à court terme, indique M. Flayol. Et puis, on est dans la réserve faunique, c’est toujours un enjeu parce que c’est un territoire qui est administré par la SEPAQ, qui a ses propres règlements. Mais ça a débloqué avec une belle collaboration avec Loisir sport Outaouais, l’agence de développement en plein air qui a coordonné tout ça et qui a ramené les trois municipalités autour d’un projet commun. »

Dans le Bas-Saint-Laurent, on va faire des avancées en vue, éventuellement, de connecter le sentier de la chute Neigette et du mont Comi avec le Sentier international des Appalaches, à Amqui.

« Il y a aussi des petits bouts de sentier qui sont ajoutés, à gauche et à droite, pour assurer la connectivité, note M. Flayol. C’est important dans l’objectif général de se dire qu’un jour, peut-être, on aura un sentier national qui va être continu sur l’ensemble de la province, même si pour nous, actuellement, ce n’est pas la priorité. Ce qui est important, c’est de solidifier ce qui est déjà là. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’aide gouvernementale permettra de mettre à niveau 715 kilomètres de sentiers.

En novembre dernier, le gouvernement québécois avait annoncé une enveloppe de 2,7 millions pour développer et pérenniser le Sentier national. Cette semaine, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, a fait connaître les 24 projets qui se partageront finalement une aide de 2,4 millions, un peu moins que la somme prévue.

Grégory Flayol explique que l’annonce initiale avait pris par surprise certains gestionnaires de sentiers, qui n’avaient tout simplement pas eu le temps de déterminer et de chiffrer précisément les travaux nécessaires dans les délais impartis.

Il ajoute que l’aide gouvernementale couvre 80 % des coûts totaux de chaque projet.

« C’est un frein parce que certains gestionnaires n’ont pas le 20 % de mise de fonds nécessaire : ils n’ont pas de revenus autonomes parce que, parfois, ils sont sur des terres publiques, il n’y a pas de facturation d’accès au sentier. Ou parfois, ils ne sont pas soutenus par des MRC ou des municipalités. Ils sont vraiment seuls. »

Il salue quand même l’aide gouvernementale.

Ça vient donner un deuxième souffle à des organisations qui étaient en perte de vitesse par manque de moyens, ça a remobilisé beaucoup de monde autour du projet.

Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec

Il déplore toutefois le fait que si la ministre Charest et son équipe appuient fermement le Sentier national, ce n’est pas le cas du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, qui a permis des coupes forestières qui vont sérieusement endommager des tronçons du Sentier national, notamment dans Lanaudière.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le Sentier national fait face à des menaces dans Lanaudière.

« On reconnaît l’importance de la foresterie ou de la prospection minière au Québec, mais on aimerait que les projets d’envergure comme le Sentier national, qui ont une vocation récréotouristique et d’accès à la nature, soient considérés au même niveau que les autres utilisations de la forêt publique. »

On aimerait que les investissements d’un côté ne soient pas détruits directement de l’autre côté. C’est un manque de considération et de respect pour le travail et l’argent public.

Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec

En entrevue, la ministre Charest rappelle qu’il faut établir un équilibre entre la coupe de bois et l’aménagement des sentiers.

« On essaie de faire le mieux qu’on peut, il y a des équipes qui travaillent ensemble à l’Environnement et au ministère des Ressources naturelles et des Forêts, mais des fois, il y a des choses qui sont un peu hors de contrôle. »

Elle se dit sensible à la question environnementale.

« Je pense qu’en remettant à niveau certains sentiers et en développant d’autres sentiers, ça démontre un intérêt marqué pour le plein air et la préservation de l’environnement. C’est clair que le Sentier national, on y tient. »

Consultez la page du Sentier national du Québec sur Rando Québec

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14,6

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