Les femmes prennent leur place en plein air, qu’il s’agisse de randonnée, de camping, de ski nordique ou d’escalade. Et lorsqu’on parle d’escalade de glace, Nathalie Fortin y veille particulièrement avec sa communauté Des femmes et des lames.

Nathalie Fortin est une des meilleures grimpeuses sur glace au Québec. Elle adore ce sport, qu’elle pratique depuis une vingtaine d’années. « J’aime l’engagement, j’aime me dépasser, dit-elle. Et passer une journée dehors l’hiver, ce n’est pas la même chose que l’été. Il y a toujours une satisfaction d’avoir, en quelque sorte, vaincu les intempéries. »

Elle aime particulièrement l’aspect changeant de la glace. « C’est différent du rocher parce qu’en général, la voie reste la même. En glace, on est vraiment lié à des facteurs que nous réserve la nature. La glace ne se forme pas toujours de la même façon. D’une année à l’autre, ou même d’une semaine à l’autre, ce n’est pas la même voie. C’est toujours un apprentissage. »

PHOTO OLIVIER DUMAS, FOURNIE PAR NATHALIE FORTIN

Nahtalie Fortin à l’œuvre à la chute Montmorency

Ouvrir le chemin

Au cours des années, Nathalie Fortin a bien vu qu’il y avait moins de femmes que d’hommes qui grimpaient de la glace. « J’ai voulu faire tomber ce mur-là avec des cliniques, raconte Nathalie Fortin. Ça leur donnait la possibilité de s’initier, puis de trouver des partenaires. »

Elle a voulu créer une initiative supplémentaire avec une communauté sur Facebook, Des femmes et des lames. Les participants ont accès à un bassin plus grand pour trouver des partenaires et pour organiser des projets.

Alors que des écoles d’escalade – Laliberté-Nord Sud, Passe-Montagne, Attitude Montagne, Aventurex ou Chamox – offrent diverses formations spécialisées en glace, Nathalie Fortin les voit comme complémentaires. Ses ateliers et la communauté Des femmes et des lames regroupent uniquement des femmes, ce qui leur donne une couleur particulière. Le mode d’apprentissage est différent.

PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE FORTIN

La première partie de la clinique d’escalade se déroule au chaud autour du feu.

C’est vraiment magique l’énergie qui ressort de ces moments entre filles. On sait que c’est un safe space, on va exprimer nos craintes, nos vulnérabilités.

Nathalie Fortin, à propos du groupe Des femmes et des lames

« Les filles me mentionnent pourquoi elles aiment grimper entre elles : ne pas sentir de pression de performance, ne pas être jugées, être encouragées, poursuit Nathalie Fortin. Je tiens à ce que ce soit une communauté positive, où tout le monde est accepté. Ce n’est pas parce que tu grimpes moins fort ou que tu grimpes plus fort que tu dois avoir une étiquette. »

Dans ses ateliers, Mme Fortin tient compte des différences physiologiques entre les hommes et les femmes. Puisque celles-ci sont souvent moins fortes physiquement, il faut donc qu’elles soignent davantage la technique, qu’elles économisent davantage leur énergie. Nathalie Fortin leur donne des trucs à cette fin. Tout comme elle suggère des trucs pour combattre le froid.

PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE FORTIN

Les femmes s’attaquent à une paroi de la montagne d’Argent, dans les Laurentides.

La barrière du froid

« Beaucoup de mes amies de filles le disent, le froid, ça les arrête. Il y a plein de trucs qu’on peut partager. Par exemple, des fois, les gens serrent trop leurs bottes. Quand tu ne grimpes pas, tu peux les desserrer, ça améliore la circulation sanguine. »

Il s’agit également de porter des mitaines et une doudoune pour assurer la personne qui grimpe.

« Souvent, l’hiver, on ne mange pas », note Nathalie Fortin.

Or, boire et manger, ça fait augmenter la circulation sanguine, le sang a plus de chance de s’en aller aux extrémités. Ces cliniques-là, et la communauté Des femmes et des lames, c’est un endroit où on partage ces trucs.

Nathalie Fortin, du groupe Des femmes et des lames

PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE FORTIN

La bonne humeur règne pendant les cliniques d’escalade de glace.

En général, les femmes qui participent aux ateliers de Nathalie Fortin ont déjà fait de l’escalade de rocher ou de l’escalade en gym, « mais ce n’est pas un préalable », fait-elle savoir.

Nathalie Fortin rêve de voir les femmes prendre d’assaut les cascades de glace, mais aussi les hautes montagnes. « Moi, c’est ça qui m’a amenée à la montagne. Parce qu’une fois que tu sais comment ça fonctionne, des piolets et des crampons, c’est de façon naturelle que tu as le goût de partir en montagne, de faire de l’alpinisme, de vivre des aventures. »

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