Le créateur français Jean-Charles de Castelbajac entreprend depuis lundi à habiller les murs de l'aéroport d'Orly en mettant en dessin les histoires vécues dans les aérogares par les passagers et le personnel, s'inspirant également de ses propres souvenirs.

Avec les Aéroports de Paris, «on a un joli projet sur les émotions des voyageurs, sur la cristallisation de cet espace-temps qu'est ce no man's land qu'est l'aéroport», a expliqué mardi l'artiste, choisi pour réaliser la nouvelle fresque qui recouvrira la façade du terminal sud d'Orly d'ici novembre.

Un couple d'amoureux en rose, un enfant serrant une peluche en rouge, un musicien guitare à la main en vert, tous arborant des petites ailes d'anges (la signature de l'artiste): pour le moment le créateur de mode et dessinateur a laissé libre court à son imagination un peu partout dans les aérogares.

Lundi «il a dessiné sur le tarmac, on a pris une photo et on a effacé presque immédiatement après» pour des raisons de sécurité, a confié Charles Telitsine, directeur du terminal ouest.

«J'ai une chance formidable, on me permet de dessiner sur les murs, c'est le rêve de ma vie. D'habitude, je le fais en toute discrétion», s'est exclamé celui qui quelques années plus tôt avait déjà crayonné illégalement les murs d'Orly, un aéroport qu'il fréquente souvent pour rejoindre sa résidence dans le sud-ouest.

C'est aussi la notoriété internationale de Castelbajac qui a décidé ADP a lui confier le projet. «Il est très connu en Russie et en Asie et on a vocation aussi à développer les liaisons vers la Russie et l'Asie», a précisé M. Telitsine.

Dès le 17 août, les personnes passées par Orly, qui comptent près de 29 millions de passagers par an selon ADP, pourront partager leurs histoires sur le site welcomestories.adp.fr.

L'artiste choisira ensuite les récits desquels il s'inspirera pour réaliser une fresque de 200 mètres de long et de 17 mètres de hauteur, «une des plus grandes au monde», souligne M. Telitsine, ajoutant que certains chanceux recevront en plus un dessin de Jean-Charles de Castelbajac.