C’est un heureux hasard. De bonnes conditions météo nous amènent à choisir un dimanche pour effectuer la grande tournée des missions de San Antonio. Or, le dimanche, ces missions prennent vie parce qu’elles jouent toujours un rôle dans la vie religieuse des communautés locales.
San Antonio compte cinq missions établies au début du XVIIIe siècle par des ordres catholiques espagnols pour évangéliser les autochtones. La première, la Mission San Antonio de Valero, a joué un rôle marquant dans l’histoire du Texas sous le nom de l’Alamo. C’est en soi un site historique incontournable.
Les quatre autres missions, égrenées le long de la rivière San Antonio, sont regroupées dans un parc national et reliées par une route et une piste cyclable, une extension de la fameuse promenade de la rivière San Antonio, le River Walk.
On peut louer un vélo pour la journée au Blue Star Bike Shop, au sud du centre-ville de San Antonio, ou prendre un bon vieux BIXI (on les appelle ici des BCycle) pour relier chacune des missions.
Nous décidons de commencer directement notre visite à la mission Concepción, sous un ciel extrêmement menaçant qui donne un aspect dramatique à la petite église de 1731. À part certains travaux sur la coupole, l’église n’a pas été restaurée, ce qui lui confère une belle authenticité.
On entend bientôt des chants à l’intérieur de l’édifice de pierre : la messe va bientôt débuter, la chorale locale a commencé à s’exécuter pour mettre les paroissiens dans l’esprit approprié. Nous avons quand même la chance d’admirer l’intérieur tout simple de l’église, où trône notamment une grande peinture de saint François qui, selon la légende locale, aurait été réalisée il y a 500 ans en Espagne.
Il reste quelques salles du monastère qui était rattaché à l’église. On peut y déceler des peintures murales d’origine, protégées par des travaux de restauration en 1988.
Nous nous dirigeons vers la station de BCycle pour un premier tronçon d’environ cinq kilomètres en direction de la mission suivante. Ici, la rivière San Antonio a un aspect beaucoup plus sauvage que la section qui coule au centre-ville. Les fleurs sauvages abondent, on aperçoit une aigrette blanche sur le bord de l’eau.
Deuxième mission, autre ambiance
Après la sérénité de la mission Concepción, l’activité qui règne autour de la mission San José a de quoi surprendre. La mission, terminée en 1720, a été reconstruite en grande partie autour des années 1930. La mission est donc presque complète, avec un grand mur d’enceinte, un monastère, et surtout, l’église San José, avec ses statues de saint Joseph et de sainte Anne. C’est évidemment la mission qui accueille le plus de visiteurs et elle prend ce rôle au sérieux avec un petit musée qui expose l’histoire et la vie de la mission. Les photos des ruines et de la reconstruction sont saisissantes.
Nous jouons de chance : comme c’est le premier dimanche du mois, les paroissiens vendent des tacos et des pâtisseries faits maison pour financer les activités de l’église. La communauté assiste chaque dimanche à des messes en anglais ou en espagnol. Nous arrivons justement à temps pour la messe la plus populaire, présentée en espagnol et accompagnée de mariachis.
Toutes ces prières jouent peut-être un rôle dans la météo, qui s’améliore considérablement. Il fait soleil, pas trop chaud, c’est idéal pour un autre tronçon de cinq kilomètres à vélo.
La station de BCycle est cependant vide, il faut attendre un moment pour voir des cyclistes arriver et garer leur monture.
Nous comprenons que beaucoup de visiteurs choisissent de garder leur vélo toute la journée et de le verrouiller pendant leur visite plutôt que de le garer à la station. C’est une stratégie que nous finissons par adopter.
En pédalant le long de la rivière, nous voyons des canards, des oies, des grands hérons et, bien sûr, d’autres cyclistes et des marcheurs.
Après l’immense site de San José, la mission de San Juan surprend par sa petite taille. En fait, l’église très modeste, terminée en 1731, ne devait être que temporaire. On avait prévu de construire une belle grande église, mais on n’a jamais mis ce plan en œuvre. La petite église est très simple, mais elle est agrémentée par un clocher-mur qui abrite trois cloches de tailles différentes.
Le mur d’enceinte est en moins bon état que celui de San José, mais d’autant plus authentique.
Le chemin pour reprendre la piste cyclable n’est pas particulièrement évident. Nous réussissons quand même à regagner la piste et parvenons à la dernière mission, Espada, alors en proie à une grande animation. La messe est terminée, les membres de la communauté ont organisé un grand barbecue dans la cour de la très belle église de pierre de 1731. Les enfants, endimanchés, courent partout, y compris sur les restes du mur d’enceinte et les ruines d’une première église.
Les missions de San Antonio sont encore bien vivantes.
Et le retour ? Les vélos BCycle sont à assistance électrique. On pousse un bouton et zou ! On fait le chemin inverse.
Consultez le site du parc national des missions de San Antonio (en anglais) Consultez le site de San Antonio BCycle (en anglais) Consultez le site de Blue Star Bike Shop (en anglais)