(Montréal) L’augmentation des cas de COVID-19 qui menace de faire déborder les hôpitaux de plusieurs provinces a incité les États-Unis à conseiller à leurs citoyens « d’éviter de voyager » au Canada.

La propagation galopante du variant Omicron a sonné l’alarme de l’autre côté de la frontière, où les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis ont publié un nouvel avis de niveau 4 recommandant d’« éviter les voyages » au Canada, citant un niveau « très élevé » de COVID-19 dans le pays et exhortant tous ceux qui doivent s’y rendre à être complètement vaccinés.

Cela a rapidement incité le département d’État à réviser son avis aux voyageurs, qui était au niveau 3, « reconsidérer les voyages », pour passer son avis au niveau 4 : « Ne voyagez pas au Canada en raison de la COVID-19 ».

À la mi-décembre, le gouvernement canadien a publié son propre avis, recommandant d’éviter tous les voyages internationaux non essentiels en raison du risque que pose le variant Omicron.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu avec les premiers ministres provinciaux et territoriaux lundi après-midi pour discuter des risques sanitaires croissants que pose le variant.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, prévoyait de réclamer plus de fonds destinés à la santé, demandant à Ottawa d’augmenter sa part annuelle des dépenses de 22 % à 35 %, à environ 71 milliards.

Le gouvernement fédéral s’est engagé à une augmentation de 4,8 %, portant le total pour 2022-2023 à environ 45 milliards.

Un responsable fédéral a déclaré que M. Trudeau avait assuré aux premiers ministres que le gouvernement fédéral ferait tout son possible pour aider les provinces et les territoires à faire face à la vague.

Il leur a assuré qu’il y avait suffisamment de vaccins disponibles pour que tous les Canadiens admissibles reçoivent leur dose de rappel, ainsi que pour vacciner les enfants. Et il a réitéré que 140 millions de tests rapides leur seront livrés ce mois-ci, bien qu’il n’ait proposé aucun échéancier précis.

Le responsable a déclaré que M. Trudeau a également souligné la nécessité de promouvoir des programmes d’aide, tels que la subvention salariale fédérale, pour aider les particuliers et les entreprises à survivre aux récents confinements et autres restrictions de santé publique.

Retour en classe

Pendant ce temps, les élèves de la Colombie-Britannique et de l’Alberta sont retournés en classe lundi, après une pause hivernale prolongée.

De nombreuses provinces ont imposé un délai d’une semaine dans le retour à la scolarisation en présentiel, car le variant Omicron s’est rapidement propagé à travers le pays.

Mais les responsables des deux provinces les plus à l’ouest ont fait valoir que l’apprentissage virtuel présente ses propres risques pour les enfants, affirmant qu’il met en péril leur santé mentale.

La médecin hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique a déclaré que le retour à l’école était « essentiel » pour le bien-être émotionnel, physique et intellectuel des enfants, et a dit aux parents que des mesures de sécurité avaient été mises en place pour atténuer les risques posés par Omicron.

La Dr Bonnie Henry a reconnu vendredi que certaines familles peuvent se sentir mal à l’aise à propos de la décision, mais a maintenu que les élèves sont plus en sécurité en classe que dans certains des « cadres non structurés dans lesquels les enfants se trouvent en dehors de l’environnement scolaire ».

Malgré cela, certains enfants, parents et travailleurs de l’éducation ont exprimé leurs inquiétudes quant à la réouverture des écoles alors que le virus exerce une pression sur les systèmes de santé à travers le pays

La ministre de l’Éducation de l’Alberta, Adriana LaGrange, a promis que des milliers de boîtes de tests seront livrées aux élèves et aux parents de cette province au cours des prochains jours.

Cependant, les écoles publiques d’Edmonton et l’Association des enseignants de l’Alberta ont souligné que certains enfants qui ne les recevraient que quelques jours après leur retour en classe, ce qui pourrait aggraver encore la propagation des cas d’Omicron.

Le Québec a signalé un sommet sans précédent de 2554 patients hospitalisés avec la COVID-19, une augmentation de 118 par rapport au record de la veille de 2436. Les cas aux soins intensifs ont diminué de neuf pour atteindre 248.

La province a également signalé 26 décès supplémentaires dus à la maladie et 10 573 nouvelles infections à la COVID-19, bien que les tests PCR soient réservés à certains groupes à haut risque. Le Québec a déclaré que près de 20 % des tests sont positifs.

Le Québec a également ouvert la prise de rendez-vous pour les troisièmes doses de vaccin contre la COVID-19 aux personnes âgées de 40 ans et plus, alors que la province se prépare à étendre l’admissibilité à tous les adultes âgés de 18 ans et plus la semaine prochaine.