(Orlando) Quand Walt Disney a imaginé Epcot dans les années 60, il voulait que son « Experimental Prototype Community of Tomorrow » reste toujours un modèle de ce que nous réserve l’avenir. Inauguré en 1982, le deuxième parc thématique de Walt Disney World avait donc besoin d’un sérieux coup de plumeau. Epcot entreprend donc cette année sa plus importante métamorphose à ce jour. Survol des nouveautés et des changements prévus aux quatre environnements principaux.
De passage à Orlando en décembre dernier, La Presse a pu mesurer les ambitions que Disney entretient pour Epcot, qui est au cœur des investissements colossaux mis en œuvre pour développer et revitaliser ses six parcs d’attractions de même que ses hôtels et ses croisières thématiques – le plan quinquennal en place jusqu’à 2023 a été évalué à quelque 24 milliards de dollars, selon les analyses de Michael Nathanson, partenaire de la firme Moffet Nathanson.
« Nous avons choisi quatre piliers sur lesquels nous appuyer quand est venu le temps de déterminer le travail à faire », nous a expliqué Michael Hundgen, producteur exécutif chez Walt Disney Imagineering. « On veut d’abord que ce soit plus Disney, pour que l’on retrouve ici la même expérience vécue dans tous les autres parcs Disney. On veut ensuite qu’Epcot soit plus familial, de façon à ce que tout le monde y trouve son compte, que l’on soit âgé de 2, 20 ou 80 ans.
« L’expérience doit aussi être plus pertinente pour que le parc continue d’offrir des expériences à jour pour les visiteurs d’aujourd’hui, a poursuivi M. Hundgen. Enfin, Epcot doit être plus intemporel, parce que l’on veut avoir la flexibilité de pouvoir évoluer au fil du temps. »
Les premiers changements sont visibles depuis la mi-janvier, notamment avec la présentation de nouveaux films aux pavillons du Canada et de la France, de même qu’à celui de la Terre. Les nouveautés s’échelonneront à un bon rythme sur les trois prochaines années, à temps pour les célébrations entourant le 50e anniversaire de Walt Disney World et le 40e d’Epcot.
« On ne peut pas attendre et retenir nos lancements, on veut que les gens puissent expérimenter les nouveautés le plus rapidement possible, nous a indiqué Michael Hundgen. Quand Epcot a été construit, c’était extrêmement ambitieux. Nous sommes animés par la même ambition pour le projet de transformation que nous entreprenons maintenant. C’est un défi en raison de l’ampleur et de la complexité des changements, mais on sent que c’est dans l’ADN d’Epcot de vivre une aussi grande transformation. »
La transformation d’Epcot est d’une magnitude inégalée jusqu’à maintenant. Mais c’est notre travail de constamment repousser nos limites. C’est ce qu’on aime faire et on sait que c’est ce que les clients veulent.
Michael Hundgen, producteur exécutif chez Walt Disney Imagineering
World Showcase
Epcot sera réaménagé de façon à créer quatre « voisinages » distincts. Le premier – World Showcase – existe déjà, mais aura droit à plusieurs nouveautés importantes. Le film en 360 degrés Canada Far and Wide est présenté au pavillon canadien depuis le 17 janvier. Beauty and the Beast Sing-Along, pot-pourri du classique d’animation revu à travers les yeux de LeFou, est quant à lui présenté au pavillon de la France.
La principale attraction du pavillon français ouvrira toutefois l’été prochain avec Rémy’s Ratatouille Adventure. « Il s’agit d’une incroyable aventure immersive qui vous amène à l’intérieur de la cuisine de Rémy, nous a expliqué Michael Hundgen. On passe ainsi d’une réplique réaliste de la France à celle de Ratatouille, telle qu’imaginée par les créateurs de Pixar. »
La Chine comptera aussi bientôt sur un nouveau film en 360 degrés, alors que le pavillon de la Grande-Bretagne sera agrandi pour accueillir un nouveau secteur et une première attraction inspirés de Mary Poppins.
World Celebration
C’est le cœur d’Epcot qui connaîtra la plus importante cure de rajeunissement, à commencer par Spaceship Earth, attraction logée dans l’incontournable dôme géodésique qui a toujours été le symbole du parc.
« C’est notre icône, a reconnu Michael Hundgen. Nous avons fait des changements au fil du temps, mais nous allons en faire encore, avec la plus importante mise à niveau à ce jour. Nous allons rafraîchir certaines scènes, en plus d’en ajouter d’autres. Nous conservons le squelette de ce qui est déjà une fantastique attraction en lui ajoutant ce qui se fait de mieux en matière de technologie et de mise en scène. On veut ainsi que l’attraction soit le témoin de ce que le parc va devenir. On veut que ça représente l’humanité à son plein potentiel, une promesse de ce que l’on va devenir. »
À la sortie de Spaceship Earth se trouvera par ailleurs le belvédère Dreamers Point, aménagé pour offrir aux visiteurs une vue imprenable sur les pavillons du World Showcase. Enfin, outre l’entrée, qui sera complètement réaménagée, on trouvera aussi un tout nouveau pavillon qui sera la base des festivals organisés régulièrement à Epcot.
Le bâtiment de trois étages offrira l’une des architectures les plus audacieuses à Disney à ce jour, notamment avec un jardin extérieur au troisième étage.
World Discovery
On lève les yeux vers les étoiles dans le pavillon World Discovery, mais on se permet maintenant de regarder encore un peu plus loin.
En effet, les Gardiens de la galaxie s’invitent à Epcot dans une attraction qui promet d’être tout sauf banale, à l’image de Star Lord, Gamora, Rocket, Groot et compagnie. Il s’agit en fait d’une montagne russe intérieure, la plus longue du genre au monde. Et pour ajouter à l’expérience, le train démarre à reculons et les nacelles tournent entièrement sur elles-mêmes pour mieux placer les passagers face à l’action. L’ouverture est prévue en 2021, tout comme celle de PLAY !, vaste pavillon de jeux et d’activités pour toute la famille. D’ici là, on pourra très bientôt aller casser la croûte dans l’espace au restaurant Space 220, qui ouvre cet hiver en annexe à Mission : SPACE. On proposera une expérience culinaire comme si l’on était en orbite à 350 km de la surface de la Terre, l’altitude même de la Station spatiale internationale.
World Nature
Le dernier voisinage s’arrimera naturellement autour de l’actuel pavillon The Land, qui propose d’ailleurs depuis le 17 janvier un tout nouveau film, Awesome Planet. Mais c’est Journey of Water, inspiré de Moana, qui sera éventuellement le nouveau portail d’entrée vers le voisinage consacré à dame Nature. Il s’agira d’un sentier d’exploration qui offrira aux visiteurs la possibilité de jouer avec l’eau, une façon ludique d’apprendre l’importance du cycle naturel de l’eau.
« L’eau sera un véritable personnage qui va évoluer à mesure que les visiteurs avanceront au cœur d’une végétation tropicale, a précisé Michael Hundgen. Ce sera hautement interactif, et l’eau jouera un rôle central en lien avec des passages clés du film Moana. C’est exactement le modèle que l’on veut proposer à Epcot ; on veut faire appel à des personnages que les gens aiment pour présenter des éléments qui sont au cœur de la mission du parc. »
HarmoniUS
Traditionnelle finale quotidienne à grand déploiement à Epcot, le spectacle pyrotechnique se déroulant sur et au-dessus du World Showcase Lagoon sera entièrement renouvelé. HarmoniUS, qui doit être lancé à la fin du printemps, sera le cinquième spectacle depuis l’ouverture d’Epcot.
« Les feux d’artifice sont un peu notre signature, c’est une façon pour nous de conclure la journée des visiteurs », nous a dit Marylin Meyreles, productrice chez Disney Parks Life Entertainment. « Ce sont des moments qui touchent en plein cœur et qui donnent le goût de revenir. »
Selon Mme Meyreles, HarmonioUS sera l’un des plus importants spectacles conçus par Walt Disney Company. D’ici là, c’est le spectacle éphémère Epcot Forever qui assure la transition. « Pour moi, c’est un spectacle très émotif parce qu’il me rappelle tout ce que j’ai vécu ici depuis tant d’années – je suis chez Disney depuis 30 ans, nous a appris Mme Meyreles. C’est un hommage à Epcot, à son passé, son présent et son futur. Il y a de la musique de nos spectacles précédents, des éléments de feux d’artifice, des lasers, des jeux d’éclairage, de même que les merveilleux cerfs-volants qui permettent de passer d’un tableau à un autre. Ça nous donne un coup d’œil sur tout ce que nous avons vécu à Epcot au fil des années. »
Les frais de ce reportage ont été payés par The Walt Disney Company, qui n’a exercé aucun droit de regard sur le contenu de ce reportage.