Deux circuits, un tout nouveau de l'an dernier et un grand classique à faire en sortie guidée, pour découvrir deux facettes de cet îlot de Grand Nord québécois.

La Chouenne

L'ascension du mont du lac des Cygnes, qui culmine à 980 m, reste le grand classique des randonneurs au parc national des Grands-Jardins. Le hic: il y a parfois foule. Et le sentier escarpé ne convient pas à tous. Pour pallier ces deux problèmes, le parc a inauguré en juillet dernier le sentier de La Chouenne.

Large, couvert de petit gravier, le parcours offre des points de vue spectaculaires, sans exiger trop d'efforts. «C'est le meilleur rapport sommet/mollet au Québec», lance Claire Ducharme, directrice du parc. Vrai. Après une heure de marche, on accède à un promontoire d'où on peut voir à des kilomètres, et ce, sur 360 degrés.

Bien avant d'atteindre la cime, à 730 m d'altitude, on peut admirer l'effet de la glaciation et des fréquents incendies sur ce paysage fantomatique. Le relief de la vallée glaciaire, qui disparaît dans les hauteurs du mont du lac des Cygnes, se mesure mieux quand il est vu d'ici. La falaise du Gros Bras (un mont ainsi nommé par les adeptes d'escalade qui s'y échinent) dévoile aussi ses parois lisses.

Hormis les derniers mètres, très pentus, le sentier se parcourt aisément. Même les poussettes peuvent y rouler sur une bonne distance.

Difficulté: modérée Longueur: 4,4 km (aller-retour) Dénivelé: 230 m Durée: 2h

La Taïga

La particularité du parc national des Grands-Jardins tient surtout dans la présence d'un écosystème exceptionnel pour le sud du Québec: une large forêt d'épinettes et de pins, dont le sol est couvert de lichens. «Normalement, on trouve les pessières à lichens 500 km plus au nord, à la latitude de la baie James», explique Sandra Garneau, responsable de la conservation et de l'éducation du parc. La présence du lichen explique aussi que le parc soit visité par une horde de 80 caribous forestiers, surtout en saison hivernale...

Au parc des Grands-Jardins, quelque 200 sortes de lichen ont été répertoriés. Pourquoi tant de diversité sur un grand territoire aussi méridional? Les grands incendies qui frappent régulièrement la région, comme ceux de 1991 et 1999, y sont pour beaucoup.

Chose certaine, cette nature est fragile. Très fragile. «Le lichen pousse au rythme d'un ou deux millimètres par année. Il faut 20 ans pour recouvrir un sol...» La visite de la taïga se fait donc uniquement en compagnie d'un guide. Pour arpenter cet étroit sentier, il faut se concentrer sur l'essentiel: nos pieds et ce qui pousse (difficilement) autour...

Réservation obligatoire. Prix: 19,49$ par personne

Difficulté: facile Longueur: 5 km (boucle) Dénivelé: terrain plat avec courtes montées Durée: 2h30

Infos: www.sepaq.com/pq/grj