À l'approche des vacances d'été, les gens se cassent parfois la tête pour trouver une destination originale, nouvelle, voire lointaine. Mais parfois, le temps manque pour entreprendre un voyage à l'étranger. Et souvent, c'est le budget qui pose problème. Une suggestion : pourquoi ne pas redécouvrir sa région natale en simple touriste?

Parfois, on l'oublie, mais ça fait un bail qu'on n'a pas rendu visite à notre patelin d'origine. Or les raisons d'entreprendre un pèlerinage en terre natale sont multiples. Voilà le genre de vacances idéales si vous avez des enfants qui n'ont jamais connu la région où vous avez grandi. Ou si vous voulez faire découvrir la région de votre enfance à votre nouvelle conquête. C'est aussi une bonne façon de reprendre un peu contact avec soi-même. C'est surtout une belle façon de redécouvrir notre si belle province. En effet. Pensez Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Côte-Nord, Mauricie, Abitibi, et j'en passe. Ce sont toutes des régions offrant de superbes paysages et des attraits touristiques fabuleux que l'on a souvent ignorés étant plus jeune.

 

Alors nous sommes partis un matin de juillet, direction le Bas-Saint-Laurent, ma région natale. Les effluves marines venant du «vrai» fleuve nous accueillent après un peu plus d'une heure de route. Il vente. Il vente tout le temps ici.

Nous arrivons dans le petit village où j'ai habité les premières années de ma vie. Première réaction de fils aîné, qui donne le ton au voyage : «Maman, on dirait Radiator Springs!» (dans le film Les bagnoles, Radiator Springs est le nom du village perdu un peu délabré où Flash Mcqueen se retrouve). Je ravale ma fierté et me joins au fou rire général. Nous montrons aux enfants l'église où je fus baptisée, où nous nous sommes mariés, et prenons une photo «officielle», cette fois-ci avec la descendance.

J'emmène ensuite la troupe voir la première maison de mon enfance, le long de la route 132. Je leur montre MON arbre à «minous». Ensuite, c'est une succession de souvenirs et de découvertes pour le reste de la famille : la cour d'école où j'ai tant joué à la corde à sauter, les rochers et le boisé où je jouais avec mes frères, soeur, voisins et toutous. Je vous jure, jusqu'à maintenant, ce sont des vacances qui ne coûtent pas trop cher... Je concède que ce n'est pas l'extravagance d'un parc d'attractions avec les émotions des manèges et l'émerveillement devant les barbes à papa, mais tout le monde apprécie quand même. C'est plus... reposant.

Nous nous dirigeons ensuite vers la petite ville voisine, où j'ai passé le reste de ma jeunesse. Nous nous installons au motel Cap Martin. C'est drôle, jamais je n'aurais pensé dormir ici un jour. Dans ma tête, le Cap Martin, c'était pour les gens qui s'arrêtent le long de l'autoroute et qui repartent le lendemain matin poursuivre leur route. Mais nous, on s'installe pour quelques jours. La nourriture du restaurant est délicieuse comme dans mon souvenir : les meilleures fondues parmesan de la Terre entière, et de bons gros sundaes qui me faisaient littéralement fantasmer étant enfant. Les miens ont tout pour être heureux : des corridors pour courir et des lits pour sauter.

Les jours suivants sont ponctués de moments de nostalgie et de surprises. La montagne du Collège n'a pas changé une miette, et les corridors du cégep ont toujours la même odeur. Ah... ces années d'insouciance. Tiens, le vieil aréna est devenu une sorte de magasin entrepôt de chaussures, et ils ont construit un méga-aréna digne des grandes villes juste à côté de l'école primaire. Nos enfants s'amusent pendant des heures dans les superbes jeux colorés et élaborés de MA cour d'école. Je suis jalouse car quand j'étais petite, les jeux étaient tous en métal rouillé. Je suis très contente de constater que ma région natale s'est bonifiée avec les années. Il y a un petit café branché sur le rue principale, et les principaux commerces sont encore là. Et je suis plus qu'heureuse de venir dépenser mon budget de vacances dans cette si belle région qui m'a vue grandir.