Cannes. Il suffit d'évoquer le nom de cette ville française pour rêver à son Festival et aux stars qui se pavanent chaque année en mai sous l'oeil des caméras du monde entier. Ou encore à ses magnifiques plages le long de sa prestigieuse promenade. Mais derrière les paillettes de la Croisette se cache une ville paisible. Une région qui réserve bien des charmes à ceux qui l'aiment au-delà de son apparence.

Le marché de Forville

Il est surnommé par ses habitants «le ventre de Cannes». C'est en effet sous ses pavillons orangés que vous découvrirez l'âme cannoise. Celle de vieux marins qui ont pêché toute leur vie des bouilles, des rascasses et des castagnoles et qui ne connaissent pas cette vie jet-set dont rêvent les touristes.

Chaque dimanche, à 6h, ils commencent à installer leurs prises sur les étals, à côté des marchands d'olives et de fleurs de la région. Jusqu'à 13h30, ils offrent leurs récoltes aux ménagères, avec en prime des recettes typiques et des histoires à dormir debout. Après avoir fait vos courses, n'hésitez pas à aller discuter avec eux dans l'un des troquets où le rosé coule à flots. Vous rapporterez de ce petit coin de pays bien plus que des souvenirs à quelques euros.

Par un bel après-midi ensoleillé, continuez avec une ballade pour voir les fresques cinématographi¬ques qui tapissent les murs des édifices de la ville. De Charlie Chaplin à Marilyn Monroe, ces légendes vous convient aux quatre coins de la ville, du quartier La Bocca au Suquet.

Les îles de Lérins

L'île Sainte-Marguerite et l'île Saint-Honorat forment les îles de Lérins, à 15 minutes en bateau de Cannes. Au large de la ville, ce paradis de calme et de verdure est accessible pour seulement 15 $ l'aller-retour. Avec un départ toutes les demi-heures, une navette vous transportera au coeur de 170 hectares de forêts.

Les familles cannoises, tout comme les amoureux (de la nature), s'y donnent rendez-vous toutes les fins de semaine. D'une longueur de huit kilomètres, le tour de l'île Sainte-Marguerite se fait en deux heures à pied, puisque les vélos sont interdits pour assurer la plus grande sérénité possible.

Pour une escapade plus éducative, visitez le fort Royal, devenu une prison d'État en 1685. Vous y approfondirez la légende de l'homme au Masque de fer, qui y fut emprisonné 11 ans sous Louis XIV.

Parfums de Grasse

Berceau mondial de la parfumerie, cette cité pittoresque du VIIe siècle sent bon la lavande et le jasmin, la violette et la rose. On se croirait dans une parfumerie à ciel ouvert. Les cyprès qui se dressent devant les maisons orange cuivré et jaune ocre évoquent à la perfection les toiles de Van Gogh. Et que dire de la vue sur les Alpes provençales, digne des plus belles cartes postales!

Ainsi soit-il, un arrêt au Musée international de la parfumerie s'impose. Cet hôtel particulier du XIVe siècle conserve un patrimoine mondial des odeurs unique au monde. Aucun autre musée n'est consacré à l'histoire du parfum, à sa fabrication, à ses matières premières, etc.

La visite d'une heure et demie est aussi instructive pour les enfants que pour les adultes. On y apprend par exemple que le chimiste T. L. Williams a inventé le mascara en mélangeant de la vaseline et de la poudre de charbon. Il aidait sa soeur Maybel (d'où la marque Maybelline) à séduire l'homme dont elle était amoureuse. Bref, un parfum d'histoire que vous ne sentirez nulle part ailleurs.

Antibes, ville d'absinthe

«L'absinthe rend fou. Abstenez-vous-en!» peut-on lire au-dessus du zinc du bar à absinthe de la ville. Avec une ironie typiquement française, le propriétaire de cet antre, Frédéric Rosenfeleder, s'évertue à faire oublier les préjugés sur cette boisson tant décriée. Prohibée en 1915, cette boisson anisée a regagné ses lettres de noblesse en 1997.

Qu'elle plaise ou pas au premier abord, elle ne laisse personne indifférent. La carte permet de déguster plus d'une quarantaine de variétés blanche et verte. À la cave, les nostalgiques de la fée verte si chère à Rimbaud et à Verlaine se plairont à la déguster tranquillement, tandis que les touristes chercheront un souvenir original à l'étage supérieur.

Enfin, vous ne pouvez passer par cette ville sans faire un saut au musée Picasso, sis dans le Château Grimaldi. Les vrais amateurs y ressentiront la même Joie de vivre que le maître lorsqu'il y a peint cette oeuvre en 1946.