Alors que le nord-est des États-Unis se préparait lundi à l'arrivée de la plus grosse tempête de neige de l'année, Washington s'inquiétait pour son trésor végétal: la floraison de plus de 3000 cerisiers japonais, un événement annuel.

«Notre plus grosse inquiétude ce n'est pas tellement la neige mais plutôt les températures très basses, autour de -5 degrés Celsius, qui nous inquiètent beaucoup parce que les fleurs sont tellement avancées», a indiqué lundi à l'AFP Mike Litterst, porte-parole du service des parcs nationaux (NPS), précisant que les premiers dégâts se faisaient sentir autour de -3°.

«Il n'y a aucun risque pour les arbres eux-mêmes. Ils ont déjà subi de la neige, des températures extrêmes», a-t-il ajouté.

La floraison des cerisiers japonais, dont le pic est attendu entre les 19 et 22 mars, attire chaque année plusieurs centaines de milliers de touristes à Washington. C'est l'occasion du festival «Cherry Blossom» qui rapporte des dizaines de millions de dollars.

Douze espèces de cerisiers japonais sont plantés autour du Tidal Bassin, un lac artificiel régulant les crues du Potomac, et dans le parc East Potomac. L'espèce Yoshino, première à fleurir et aussi la plus abondante, est la plus menacée cette année.

Quelques arbres précoces de cette espèce ont déjà déployé leurs pétales mais la grande majorité d'entre eux - 70%, selon le NPS - se trouve à l'étape critique de la sortie du bourgeon, une phase d'éclosion particulièrement sensible au froid et au gel, a relevé M. Litterst.

Seuls les bourgeons retardataires, dont les fleurs sont encore enveloppées dans leur cocon protecteur, devraient s'en sortir indemnes. Ainsi que les espèces plus tardives, mais moins nombreuses.

Les services météo ont lancé une alerte à la tempête hivernale pour Washington entre 19h00 lundi et 14h00 mardi, prévoyant une accumulation de neige de 10 à 20 cm par endroits, des températures autour de zéro et des vents pouvant atteindre 50 km/h.

Selon le dernier point d'information dimanche après-midi sur Cherry Blossom Watch, un site de veille du développement des fleurs, «le froid semble faire encore des dégâts, et beaucoup de (fleurs) semblent souffrir».

Des photos publiées sur le site montraient des boutons faisant triste mine, flétris et des pétales rose pale striés de tâches brunes, stigmates du froid.

Après la médiation américaine ayant permis de mettre fin à la guerre russo-japonaise (1904-1905), le Japon voulait remercier les États-Unis pour leurs bons offices.

L'épouse du président américain William Taft étant tombée sous le charme de ces arbres en fleurs au cours d'un voyage, le maire de Tokyo offrit en 1912 à la capitale américaine quelque 3000 cerisiers.