Le Japon offrait il y a un siècle des milliers de cerisiers aux États-Unis pour célébrer l'amitié entre les deux nations, des arbres dont la floraison à la fin mars est désormais devenue une des principales attractions de la capitale américaine.

Les deux pays célèbrent ce centième anniversaire du 20 mars au 27 avril à l'occasion du National Cherry Blossom Festival qui attire chaque année plus d'un million de personnes.

Parades, feux d'artifices, concerts et projections sont prévus autour du Tidal Basin, un vaste bassin destiné à réguler les crues du Potomac, situé non loin de la Maison Blanche.

«La floraison des cerisiers symbolise l'eprit japonais. En même temps, elle symbolise l'amitié américano-japonaise et je pense vraiment que cela va perdurer», assure l'ambassadeur du Japon à Washington, Ichiro Fujisaki. L'événement attire pour sa «beauté, son éclat et sa brièveté», selon lui.

Au Japon, chaque année, des millions de personnes se ruent dans les parcs à la floraison des cerisiers pour admirer un spectacle chéri depuis la nuit des temps et réfléchir au sens de la vie tout en buvant de grandes quantités de boissons alcoolisées, une liberté impossible à Washington où consommer de l'alcool sur la voie publique est interdit.

À l'occasion du festival, le Japon prévoit d'offrir des dizaines d'autres cerisiers - -appelés par les Japonais «sakura» -- à d'autres villes dont New York, Los Angeles et Chicago.

Pour l'événement, le gouvernement japonais avait aussi prévu d'aménager aux abords du Tidal Basin un jardin zen, essentiellement composé de rochers, propice à la méditation, mais en raison du séisme suivi d'un tsunami survenu il y a un an au Japon, le projet a été retardé.

Après la médiation américaine ayant permis de mettre fin à la guerre russo-japonaise (1904-1905), le Japon avait cherché un moyen de remercier les États-Unis pour leurs bons offices. L'épouse du président américain William Taft étant tombée sous le charme de ces arbres en fleurs au cours d'un voyage sur l'île, le maire de Tokyo offrit en 1912 à la ville de Washington quelque 3000 cerisiers afin de célébrer l'amitié entre le deux pays.

En 1941, après l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, quatre cerisiers de la capitale américaine furent abattus dans des actes de vandalisme. Ils furent alors protégés et jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale on en parla comme étant des arbres «orientaux».

En 1965 le Japon offrit 3800 cerisiers supplémentaires aux États-Unis. Depuis, le festival organisé chaque année à Washington gagne en renommée, attirant les touristes du monde entier.

Les cerisiers en fleurs, «c'est comme de la neige sur des arbres», estime Daniel Seow, un touriste australien, tout en mitraillant les rangées d'arbres qui ont commencé à se couvrir de blanc ou de rose pâle du tronc à la cime. «Ils représentent vraiment le Japon: l'idée que le printemps annonce le renouveau et que la beauté est éphémère».

«J'avais déjà lu des choses sur les cerisiers en fleurs, mais le fait de venir ici et de les voir, cela m'a complètement retourné», assure de son côté Zack Zimko venu du Delaware (est) avec son amie Katie Head.