Le gâteau était vert, et bien sûr en forme de Statue de la Liberté : «Lady Liberty» a fêté vendredi à New York ses 125 ans, célébrée par plus d'un millier d'invités américains et français, par un soleil d'automne radieux.

Ce cadeau de la France aux États unis, inauguré le 28 octobre 1886, est «une source d'inspiration pour les gens partout dans le monde», a déclaré le maire de New York Michael Bloomberg depuis Liberty Island, la petite île que domine la célèbre statue au sud de Manhattan.

«En Amérique, la Statue de la Liberté nous rappelle l'importance de la diversité et la force de la diversité», a déclaré de son côté le secrétaire américain aux Affaires intérieures, Ken Salazar.

Symbole universel «de liberté, de tolérance et d'ouverture», selon M. Bloomberg, la statue du sculpteur alsacien Frédéric Auguste Bartholdi est chère au coeur de millions d'immigrés. Son imposante stature (elle fait 93 mètres de haut) a été pendant des années leur première vision des États-Unis, après leur longue traversée de l'Atlantique.

Et pour la célébrer, 125 personnes, une par année, ont été naturalisées vendredi sur Liberty Island, venant de plus de 40 pays différents.

Eloise Zinger, 30 ans, qui vit depuis huit ans aux États-Unis et a obtenu la nationalité par mariage, est la seule Française du groupe.

«Je me sens Française, mais aussi maintenant Américaine», dit-elle en saluant le «lien franco-américain». C'est un moment très émouvant», ajoute-t-elle, son certificat de nationalité et un petit drapeau américain à la main.

«Je suis venue ici de Paris comme étudiante, et j'ai tout de suite adoré. J'espère pouvoir faire venir ma mère qui est d'origine vénézuélienne. Mon frère habite déjà à New York», dit-elle.

Les drapeaux français et américain trônaient côte à côte vendredi pendant la cérémonie, où ont été joués à la fois l'hymne américain et la Marseillaise.

Une plaque «en souvenir du geste d'amitié de la France» a été remise au député de Colmar Eric Straumann, venu de France avec une petite délégation alsacienne.

George Cleveland, le petit-fils du président américain Grover Cleveland qui avait inauguré la Statue le 28 octobre 1886, avait également fait le détour. Ému, il a confié que c'était la première fois qu'il venait sur Liberty Island.

L'actrice Sigourney Weaver a lu un poème d'Emma Lazarus «the New colossus» qui est gravé sur le socle de la Statue, et plusieurs musiciens et chanteurs, dont Michael Feinstein ont rythmé la cérémonie.

Elle se voulait largement inspirée de celle de 1886, avec une petite flottille venant saluer la statue à la fin de la cérémonie. À l'époque, a cependant rappelé un intervenant, les femmes non accompagnées n'avaient pas été autorisées à participer aux festivités.

Et pour marquer que la Statue de cuivre malgré son âge était une femme résolument tournée vers l'avenir, cinq webcameras installées dans la torche ont été activées, offrant de nouvelles perspectives sur New York que les passionnés peuvent désormais retrouver sur le site internet de la Fondation Statue de la Liberté-Ellis island.

Après un feu d'artifice vendredi soir, la statue sera fermée pour environ un an à compter de samedi, pour permettre de rénover notamment ses escaliers intérieurs. Mais l'île reste ouverte.

«La liberté éclairant le monde» avait été livrée aux États-Unis par la France en 1886, pour célébrer, avec dix ans de retard, le centenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776.

Elle est visitée chaque année par plusieurs millions de touristes et figure depuis 1984 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.