Elle arrive tôt le matin dans une vieille Oldsmobile Cutlass qui doit avoir 20 ans. « Je m'excuse pour l'auto et le désordre, dit-elle en souriant. Je reviens d'Australie et je suis en train d'en magasiner une nouvelle... »

En se rendant vers le sentier de la crête Kuliouou, près d'Honolulu, Pascale Roy Lafontaine raconte ce qui l'a poussée à se lancer en affaires avec Healthy Obsession Tours, son entreprise, qui organise des séjours de surf, de randonnée pédestre, de yoga et même de golf à Hawaii.

« Je suis venue faire ma maîtrise à Honolulu et je suis tombée en amour avec Hawaii, avec le mode de vie et avec tout ce qu'on peut faire ici, dit-elle. Je veux faire découvrir aux gens mon petit paradis. »

Elle stationne la Oldsmobile dans une rue résidentielle, à une quinzaine de minutes du centre-ville. « Le sentier est au bout de la rue. C'est un de mes préférés de l'île d'Oahu », dit-elle, passant un short et un t-shirt par-dessus son bikini.

En environ trois heures, la randonnée du Kuliouou Ridge nous fait passer à travers trois ensembles de végétation distincts, jusqu'au sommet qui offre une vue splendide sur les montagnes avoisinantes, la côte et Hawaii Kai, un quartier d'Honolulu. Sauf erreur, ce n'était pas dans mes guides de voyage. « C'est ça que je veux : faire découvrir aux gens des choses qu'ils ne découvriraient peut-être pas autrement », explique la jeune femme.

« Ce que j'offre n'est peut-être pas pour ceux qui viennent à Hawaii pour se promener entre Waikiki et Pearl Harbor, dit-elle. Je vise plutôt les gens qui veulent aller au-delà des sites touristiques et faire un peu comme les gens du coin. »

Randonnées sur-mesure

En deux ans, Healthy Obsession Tours a déjà organisé plusieurs séjours.

Par exemple, un groupe de femmes a participé à un camp de surf et de yoga sur la côte nord d'Oahu pendant une dizaine de jours. Elles habitaient dans une maison non loin de la plage ; en plus des leçons de surf et des séances de yoga, elles ont pu essayer le stand-up paddle board, une discipline de plus en plus populaire, faire de la plongée en apnée et de la randonnée.

Un autre groupe s'est concentré uniquement sur la randonnée pédestre : les participants, dont certains avaient plus de 60 ans, ont marché pendant plus ou moins deux semaines dans deux îles : Oahu et Kauai.

L'âge et à l'aptitude pour les différents sports pratiqués pendant le séjour varient grandement d'un groupe à l'autre.

Surf, mochis et Kalua Pig

Trois heures de marche, ça donne faim... Aussi, avant de sauter à l'eau, on se dirige vers le Kona Brewing Company, un restaurant sur le bord d'une petite marina qui sert les bières locales.

« On devrait goûter au Ahi Poke et au Kalua Pig Sandwich, recommande Pascale, à l'affût des spécialités hawaiiennes. Et pour le dessert, on ira ailleurs. Dans un petit café pas trop loin d'ici, ils font des mochis. » Des quoi ? « Des mochis, explique-t-elle. C'est une espèce de petit sandwich japonais à la crème glacée. Vraiment bon. »

Il est 16 h quand on se stationne devant la plage, les planches de surf attachées sur le toit de la voiture.

Healthy Obsession opère surtout sur la côte nord de l'île, moins achalandée qu'Honolulu. Mais l'été, au nord, les vagues sont rares et Pascale décide d'aller à Ala Moana Beach Park. À quelques minutes à l'ouest de la plage de Waikiki.

Pour accéder aux vagues qui brisent à plus de 100 m de la rive, il faut emprunter un petit sentier qui traverse les coraux, sous l'eau. Encore une fois, bonne chance pour le trouver tout seul.

Entre les séries de vagues, la guide touristique se transforme en professeure de surf. Elle commence par expliquer les règles de base de l'éthique dans le peloton de surfeurs : qui a la priorité sur une vague, comment se positionner pour éviter d'être dans le chemin...

Viennent ensuite les conseils pratiques. « Prends celle-là ! », « Penche-toi plus sur le devant de ta planche » ou « Quand tu sens que tu l'as, rame deux ou trois coups de plus avant de te lever ».

Les conseils sont très utiles et, à vrai dire, j'ai rarement eu autant de plaisir en surfant. Ni autant de « succès » pour attraper les vagues...

J'essayais encore de les attraper quand je me suis endormi ce soir-là. Il n'était pas beaucoup plus tard que 20 h.

Des québécois qui font du surf autour du monde.

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