Capitale culturelle du Maghreb et ville intellectuelle, spirituelle et artisanale, la plus grande médina du Maroc, fondée au IXe siècle, abrite derrière ses remparts crénelés palais, jardins, riads et le plus grand souk du pays.

POINTS DE VUE PANORAMIQUES

Vu du ciel, on dirait une mer de terrasses couleur de sable plantée de paraboles blanches. Çà et là se détache le vert des minarets et des tuiles vernissées de la prestigieuse université Al Quaraouiyine (IXe siècle), des medersas (écoles) et des mosquées. Pelotonné entre le Rif et le Moyen Atlas, Fès s'étend sur trois secteurs : la médina ou ville ancienne, l'enceinte royale et la ville nouvelle établie pendant le protectorat français (1912-1956). Au moins deux sites panoramiques dominent la ville ancienne, ou médina : les ruines de la nécropole royale des Ménérides et Borj Sud, une ancienne forteresse du XVIe siècle.

L'INCROYABLE MÉDINA

C'est un enchevêtrement de rampes et de ruelles colorées d'innombrables échoppes et cafés : même plan en mains, on ne peut que s'y perdre, les yeux écarquillés. Vingt-sept lieux et monuments historiques somptueux ont été restaurés : fondouks ou caravansérails, demeures, medersas, ponts, auvents traditionnels des commerces, portes en fer et en cèdre, tanneries... Bras et jambes couverts, on se rend dans la médina en évitant le vendredi - jour de prière et de congé -, le samedi - envahi de touristes - et le dimanche, quand les habitants sortent en famille. Simplement éviter les venelles désertées où les gamins harceleurs échappent à la vigilance de la police touristique et chercher la sortie dès 16 h.

SALÉE-SUCRÉE, SAVOUREUSE ET GÉNÉREUSE

La cuisine fassie en particulier se joue dans les épices d'entrée : carottes à la coriandre, pois chiches au cumin, lentilles au curcuma... suivis de la spécialité de poulet au citron, de couscous royal ou semoule de blé avec viande de boeuf ou d'agneau, raisins secs et oignons, ou de pastilla, gâteau de pâte feuilletée farcie d'un hachis de pigeon ou de poulet et saupoudré de sucre et de cannelle. Fruits frais puis thé à la menthe ou à l'absinthe (chiba) closent le festin. Deux adresses : les restaurants des hôtels Riad El Amine et Riad Fès.

AU HAMMAM

Muni de savon noir 100 % naturel, d'un gant de crin, d'une louche de hammam pour se rincer à l'eau du seau - pas de douche -, de sandales et de son nécessaire de toilette et d'une serviette, on accède aux bains-douches marocains pour 12 dirhams (1,60 $). Ajouter 20 dirhams (2,60 $) si l'on recrute des mains expertes pour un gommage et de l'assistance. Terrassant. Version touriste et mixte dans d'autres salles et avec tous les accessoires fournis (hormis le bikini) : 200 dirhams (26,80 $) le forfait pendant une petite heure. Plus confortable, mais beaucoup moins pittoresque.

DANS LA MÉDINA, À L'ÉCART DU TUMULTE, OU CHEZ L'HABITANT

Formule la plus populaire : séjourner dans un riad en bordure de la médina, soit une maison traditionnelle bâtie sur deux ou trois niveaux autour d'un patio carrelé à ciel ouvert et agrémenté de plantations. Accessible par des escaliers étroits à hautes marches, leur terrasse a vue sur toutes celles de la médina. Après la frénésie de sons, d'images et de parfums nouveaux, il fait bon se retrouver au calme entouré de nature, au bord d'une piscine avec le regard qui porte au loin vers la vieille ville et les deux rifs. Enfin, une quarantaine de familles accueillent les visiteurs dans leur maison sélectionnée par le Conseil régional du tourisme.

SORTIR DE LA VILLE

Allée de palmiers, vaste promenade bordée d'orangers et tapissée de galets, fontaines, bambouseraie, cèdres et eucalyptus, petit lac au fond, Jnane Sbile est une oasis d'air pur et de parfums. Option plus « bourgeoise » : l'hiver pour skier, l'été pour se rafraîchir, c'est Ifrane ou « la petite Suisse du Maroc ». À 40 minutes de Fès et à 1730 m d'altitude dans le Moyen Atlas, c'est une cèdreraie, une rivière et des chalets alpins... Vision hallucinante que ce village bâti en 1929 par les Français.