Les lions n’en avaient que faire de l’accumulation de voitures stationnées devant eux. Leur regard semblait plutôt porté vers le petit groupe de hyènes que nous venions de passer, à une centaine de mètres. Ou alors analysaient-ils leurs options de chasse contre le troupeau d’antilopes qui broutaient un peu plus loin.

C’était d’ailleurs la théorie de cet homme, seul, dans son Jeep rempli de matériel de camping. Il avait décidé de mettre son bolide à l’arrêt devant les proies potentielles des lionnes et du mâle, plutôt qu’à proximité de ces derniers. Il espérait assister à une traque épique.

Celui qui avait tous les airs d’un habitué du safari du parc Kruger, en Afrique du Sud, nous avait expliqué la raison de cet attroupement de voitures devant. Une courtoisie sympathique et courante lorsqu’un animal est aperçu, qui permet aux visiteurs arrivant sur l’entrefaite de savoir où et quoi chercher du regard.

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Ce lion mâle a décidé de s’arrêter et d’analyser les horizons à l’endroit parfait pour une belle prise de photo.

Le parc Kruger, un des safaris les plus populaires d’Afrique, est reconnu pour son accessibilité en conduite autonome. Le parc national est situé à environ quatre heures de route de Johannesburg, endroit généralement choisi pour prendre possession de sa voiture de location.

Profiter de la vie sauvage abondante du parc coûte 34 $ CAN par jour, par adulte. Grâce à un assortiment d’hébergements pour tous les budgets au sein même de ses frontières, Kruger permet de profiter du big five africain (lions, éléphants, léopards, buffles d’Afrique, rhinocéros) — et bien plus — sans vider sa tirelire. Et de vivre des moments magiques avec des animaux aussi mythiques que diversifiés. Le tout avec ou sans tours guidés, lesquels peuvent faire augmenter considérablement la facture.

  • Les zèbres sont nombreux à Kruger ! Vous ne les prendrez pas tous en photo.

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    Les zèbres sont nombreux à Kruger ! Vous ne les prendrez pas tous en photo.

  • Les gros félins, comme cette lionne, sont actifs au petit matin.

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    Les gros félins, comme cette lionne, sont actifs au petit matin.

  • Il y a une très belle faune aviaire au parc Kruger. Ce calao en fait partie.

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    Il y a une très belle faune aviaire au parc Kruger. Ce calao en fait partie.

  • Cet arbre et cet éléphant offrent une scène typiquement africaine.

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    Cet arbre et cet éléphant offrent une scène typiquement africaine.

  • Le kudu — et ses cornes en spirales — est l’emblème de South African National Parks. Il y a toutes sortes d’antilopes au parc Kruger, du tout petit springbok à celui-ci.

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    Le kudu — et ses cornes en spirales — est l’emblème de South African National Parks. Il y a toutes sortes d’antilopes au parc Kruger, du tout petit springbok à celui-ci.

  • Celui-ci avait fini de se prélasser dans la rivière, mais sinon, c’est immanquable : s’il y a un plan d’eau, il y a des hippos.

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    Celui-ci avait fini de se prélasser dans la rivière, mais sinon, c’est immanquable : s’il y a un plan d’eau, il y a des hippos.

  • Ils ont l’air mignons comme ça, mais attention. Les singes vervets peuvent devenir agressifs. Comme lorsque deux voyageurs tentent d’accéder à leur campement et qu’ils traînent de la nourriture. Ceci n’est pas du tout un fait vécu.

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    Ils ont l’air mignons comme ça, mais attention. Les singes vervets peuvent devenir agressifs. Comme lorsque deux voyageurs tentent d’accéder à leur campement et qu’ils traînent de la nourriture. Ceci n’est pas du tout un fait vécu.

  • D’attendrissantes hyènes au repos sur le bord de la route

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    D’attendrissantes hyènes au repos sur le bord de la route

  • Les girafes ne vivent pas partout en Afrique du Sud. Elles sont par exemple absentes du parc d’éléphants d’Addo. Mais bien présentes à Kruger.

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    Les girafes ne vivent pas partout en Afrique du Sud. Elles sont par exemple absentes du parc d’éléphants d’Addo. Mais bien présentes à Kruger.

  • Le rhinocéros est un des membres les plus convoités du big five. Il est par contre déconseillé de noter sa présence sur les tableaux de repérage au sein des campements ; les braconniers peuvent s’en servir. Les deux rhinos que nous avons vus avaient justement, et malheureusement, leur corne coupée.

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    Le rhinocéros est un des membres les plus convoités du big five. Il est par contre déconseillé de noter sa présence sur les tableaux de repérage au sein des campements ; les braconniers peuvent s’en servir. Les deux rhinos que nous avons vus avaient justement, et malheureusement, leur corne coupée.

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Profiter du moment

Pour ce journaliste en voyage avec sa conjointe, ces quelques minutes à proximité de lions, actifs au petit matin, ont été le fait saillant de quatre journées mémorables au parc Kruger, début février. On éteint le moteur de la voiture. On laisse le son de la nature en action emplir nos oreilles. Pendant que les félins — ou les éléphants, ou les girafes, ou les zèbres, ou les kudus, ou les babouins — font leur chemin à travers la carrosserie silencieuse vers l’herbe haute, le temps semble s’arrêter.

Une partie du plaisir du parc Kruger, avant même d’y pénétrer, est d’organiser son propre itinéraire. Les routes bordées par des plans d’eau sont à privilégier. Les animaux viennent s’y abreuver, ou alors s’y baigner. Comme ces imposants hippopotames, dangereux de proche, mais sympathiques de loin.

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Pas le choix d’arrêter la voiture !

Tous les campements sont équipés de stations-service, de restaurants, de boutiques et de marchés pour se réapprovisionner. Les grandes routes sont bétonnées, en excellent état. On est loin, très loin de l’avenue Papineau, à Montréal. La vitesse maximale est de 50 km/h. Mais ça, c’est si vous êtes pressé. Pour maximiser vos chances de belles rencontres, partez tôt et n’avancez pas à plus de 30 km/h. Et n’hésitez pas à faire marche arrière si une branche a l’allure d’un lion assis au loin. Si une grosse roche semble lisse comme le dos d’un hippo. Si le feuillage a la couleur de la fourrure d’un léopard couché dans un arbre. On y a tellement cru, à celui-là.

Surtout que pendant l’été et la saison des pluies, soit de novembre à avril, la végétation est plus dense. L’observation des animaux se fait donc plus compliquée. Mais n’ayez pas de doute : ils sont bel et bien présents, même pour des yeux non aguerris de touristes vivant leur baptême de safaris. La basse saison offre en outre un excellent avantage, soit celui d’un afflux de visiteurs moins élevé. Nous avons pu réserver le tout à quelques jours d’avis, alors que pour la haute saison (mai-octobre), il faut prévoir son périple jusqu’à un an d’avance.

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Un babouin déambule tranquillement sur la route.

Hakuna matata

La nature, c’est la nature. Vous pouvez jouer de chance en apercevant le big five à votre toute première journée (nous pouvons en témoigner !). Accumuler les arrêts lors d’un trajet particulièrement satisfaisant. Ou alors passer des heures et des heures à rouler sans ne jamais rien déceler (cela aussi, nous pouvons en témoigner).

Pas de souci. Ou hakuna matata, comme chantaient Timon et Pumbaa. Le souvenir de ces rencontres vaut à lui seul le détour. À vos jumelles !

L’Afrique du Sud en trois semaines… ou plus

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Le Cap, une superbe ville d’Afrique du Sud à visiter absolument

À moins de voyager à des vitesses extrêmes comme Maverick dans Top Gun, on ne va généralement pas en Afrique du Sud que pour quelques jours. Le Cap est, à nos humbles yeux, une des plus belles villes au monde. Ses montagnes, ses excursions et ses vignobles rempliront amplement une bonne semaine d’activités. Roulez ensuite sur la Garden Route, du Cap à Port Elizabeth, pour profiter des plages de la côte et du parc d’éléphants d’Addo (qui accueille aussi le big five, quoiqu’en moins grand nombre), entre autres. Et qui dit Afrique du Sud dit histoire récente liée à l’apartheid. À ce chapitre, le township historique de Soweto, en banlieue de Johannesburg, est à ne pas manquer. Sans oublier qu’en entrant ou en sortant du parc Kruger, la route panoramique menant au Blyde River Canyon figure parmi les plus beaux paysages d’Afrique.