(Le Bardo) Le musée national du Bardo, un joyau du patrimoine tunisien, a rouvert jeudi ses portes au grand public, accueillant des dizaines de visiteurs tunisiens et des touristes, deux ans après sa fermeture en juillet 2021, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Plus grand musée en Tunisie, avec ses collections de mosaïques rares et logé dans un ancien palais beylical du XIXe siècle, le musée du Bardo avait été fermé pour des « travaux de réaménagement », selon le ministère tunisien de la Culture.

Se trouvant dans le même périmètre de l’Assemblée des représentants du peuple, dans la capitale tunisienne, il avait été fermé après le gel des activités du Parlement par le président Kais Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.

Plusieurs espaces ont été agrandis permettant la réorganisation de ses collections et l’exposition d’autres œuvres, a indiqué à la presse la directrice du musée, Fatma Naït Yghil, se disant « fière du travail effectué ».

Des unités de la Protection civile et de la police sont désormais déployées « pour assurer la sécurité » des visiteurs, a-t-elle ajouté.

Une heure après sa réouverture, le musée accueillait déjà une centaine de visiteurs, parmi lesquels plusieurs touristes, a constaté l’AFP.

Certains contemplaient plusieurs pièces géantes antiques en mosaïque, parmi lesquelles le dieu Neptune sur un char ou le héros Hercule et sa bien-aimée Omphale.

De nouveaux départements ont été ajoutés au musée, dont un consacré aux manuscrits islamiques.

« Je suis contente de pouvoir finalement visiter le musée avant de rentrer en Allemagne », dit joyeusement à l’AFP Radhia Mokni, 25 ans, qui prendra son vol jeudi soir.

Travaillant dans un musée, elle était curieuse de découvrir « les trésors » du patrimoine de la Tunisie.

« Il y a beaucoup de richesses » au musée du Bardo « et je suis vraiment contente de cette réouverture parce que ce lieu est un phare culturel pour la Tunisie », a ajouté Radhia.

Au rez-de-chaussée, la statue en marbre de la déesse de la paix, « la Concorde », a été exposée à côté de la stèle funéraire des victimes de l’attentat sanglant contre le musée le 18 mars 2015, revendiqué par le groupe État islamique (EI) et qui avait fait 22 morts (21 touristes étrangers et un policier tunisien).

« C’est un message de paix et de tolérance », a dit Mme Naït Yghil.