Certains y vont pour les sports de plein air, le vélo, la randonnée ou les plages à perte de vue. D'autres choisissent les Îles pour la beauté des paysages, l'air salin ou les oiseaux.

Éparpillées dans le golfe Saint-Laurent, à quelque 200 km de la péninsule gaspésienne, les Îles-de-la-Madeleine offrent à la fois tranquillité et activités de toutes sortes. Et on s'y régale de poissons et fruits de mer d'une fraîcheur inégalable.

Jour 1

13 h 15 : Arrivée gourmande

Après un vol direct de Montréal (durée: 2 h 15), j'arrive aux Îles-de-la-Madeleine avec une petite faim. Comme plusieurs passagers de mon vol, je me dirige vers le bistrot Les Pas perdus, dans l'île de Cap-aux-Meules. Une chaleureuse atmosphère de village, l'accent charmant des Madelinots et les excellentes moules avec sauce Pied-de-Vent, me donnent le sentiment d'être en vacances au bout du monde. Ce dépaysement instantané fait partie de la magie des Îles.

14 h 30 : L'air salin

Tout en me laissant séduire par les petites maisons colorées érigées sur les collines, je respire de grandes bouffées d'air pur avant d'entrer à la fromagerie artisanale Pied-de-Vent, à Havre-aux-Maisons. J'apprends que le goût particulier de ce fromage vient du fait que les vaches broutent l'herbe salée des prés. On y fabrique également la Tomme des Demoiselles, un fromage à pâte ferme, affiné pendant au moins six mois. J'en rapporterai.

15 h 15 : Un peu de boucane

Au Fumoir d'antan (Havre-aux-Maisons), je découvre l'histoire du hareng fumé (poisson boucané, comme disent les Madelinots). L'économusée renferme photos et objets qui retracent l'évolution de cette industrie née en 1870 et qui fut florissante jusqu'à la disparition des bancs de harengs près des côtes un siècle plus tard. Profitant du retour des harengs autour des Îles dans les années 1990, la famille Arseneau a rénové les bâtiments ayant appartenu au grand-père et fume maintenant hareng et maquereau selon les méthodes traditionnelles.

Benoît Arseneau me fait visiter le fumoir où des milliers de harengs sont suspendus par les ouïes sur des perches, au-dessus de multiples petits feux alimentés par des bûches d'érable et de bouleau. Il faut trois mois pour amener le hareng frais au produit final, qui a un goût très prononcé. Le maquereau fumé des Arseneau est tout aussi délicieux.

16 h : L'art des souffleurs

Entre les visites agrotouristiques, La Méduse est un plaisir pour les yeux. La boutique qui loge dans une ancienne école propose des centaines d'objets, très colorés, en verre soufflé. On peut voir à l'oeuvre des souffleurs de verre et toute la poésie des Îles semble contenue dans ces motifs à la fois sobres et éclatés.

16 h 30 : De la bière des îles

Le chemin Coulombe nous amène à la microbrasserie artisanale, À l'abri de la tempête, qui transforme sur place ses céréales en malt. L'orge est cultivée aux Îles, sur une pointe battue par les vents. Trop tard pour la visite guidée, mais on peut voir les installations de brassage à travers une pièce vitrée. Un bar permet de goûter les bières dans un pichet de dégustation (2,50 $). La Vieux-Couvent, une bière en fût à base de blé et de trois herbes (leurs noms est le secret du maître-brasseur) s'avère excellente. Les amateurs voudront aussi goûter L'Écume, la Pas Perdus et la Corne de brume.

18 h : Randonnée à Belle-Anse

Belle-Anse, dans le village de Fatima, offre l'un des beaux points de vue de l'archipel. Surtout quand les falaises rougeoient sous le soleil. Mais attention, il ne faut pas se rendre jusqu'au bord des falaises, car elles s'effritent dramatiquement sous l'effet de l'érosion. Des pans entiers tombent à l'occasion. Un sentier bien aménagé rend la randonnée très agréable et du belvédère, la vue est exceptionnelle.

20 h : La table des Roy

La chef-propriétaire Johanne Vigneault propose une «cuisine gourmande du terroir». C'est l'un des restaurants les plus réputés des Îles. L'ambiance est chaleureuse et conviviale. Malgré le manque d'expérience des jeunes serveurs, j'y ai passé une excellente soirée. Je rêve encore du duo de morue fraîche et morue salée. Et croyez-moi, le soufflé à l'érable est un péché qu'on ne regrette pas. Réservation obligatoire (418-986-3004).

Jour 2

10 h : Grande-Entrée

Mon séjour serait incomplet sans une rencontre avec des pêcheurs de homard. Direction: Grande-Entrée, d'où provient la moitié des homards des Îles.

En chemin, un arrêt à La Cormorandière, une plage où nichent environ 40 couples de pluviers siffleurs, une espèce en voie de disparition. Des dunes à perte de vue, une plage de sable fin et une impression d'être seul au monde.

Le port de Grande-Entrée est très animé avec sa centaine de homardiers. Les pêcheurs déchargent leurs prises du jour. Ils sont partis à 4 h, ont mis une heure pour rejoindre leurs cages avant de travailler d'arrache-pied pour les lever. Presque tous les bateaux portent le nom d'un enfant. Par exemple, sur le Jean-François, je rencontre Odette Richard qui travaille avec son mari et son fils de 23 ans, Jean-François. Ils ont 41 lignes de 7 cages chacune et le travail est bien organisé. En mer, pendant que Jean-François lève et vide les cages, son père place les appâts et sa mère mesure les homards, pour s'assurer qu'ils ont la taille réglementaire, avant de mettre les élastiques autour des pinces. La famille est fière de ses prises. Des contenants pleins de beaux homards sont remis aux employés du port pour la pesée et l'empaquetage.

L'ambiance est joyeuse et affairée dans le port. Mais les pêcheurs ne refusent jamais de répondre aux questions des touristes.

12 h 30 : Encore un délice

La vue de tous ces beaux homards m'a mis l'eau à la bouche. Justement, près du port, le restaurant Délices de la mer propose une cuisine familiale et des fruits de mer tout juste sortis de l'eau. Quelques pêcheurs sont déjà attablés, ce qui m'inspire confiance. La chaudrée de fruits de mer est l'une des meilleures que j'ai goûtées.

14 h : D'une île à l'autre

Les trajets d'une île à l'autre ne sont jamais bien longs. Et les paysages qui défilent sont un pur bonheur. Dans certaines portions de l'archipel, la route est véritablement panoramique.

15 h : Les artisans de La Grave

La plus pittoresques des Îles est sans doute Havre-Aubert. Sa pointe, surnommée La Grave, est le plus ancien lieu de pêche des îles et a été classé site historique en 1983. Des boutiques d'art et d'artisanat logent dans des bâtiments d'autrefois. Ces petites maisons en bardeau de cèdre non peint, appelée les Salines, servaient de résidence aux pêcheurs.

Les artisans présentent leurs produits avec fierté, n'hésitent pas à vous expliquer leurs techniques et même à vous raconter leur vie si vous les encouragez un peu. Bijoux, tricots, poteries et vêtements de designer sont originaux, de belle qualité et à des prix corrects. Chez les Artisans du sable, on trouve des sculptures de sable d'une grande sobriété, souvent décorées avec des coquillages, tandis que l'économusée permet de suivre les étapes de fabrication.

18 h 30 : Du homard frais

Après cette journée bien remplie, nous achetons des homards à La Poissonnière et demandons de les faire cuire. Nous mangerons en regardant le coucher de soleil à Belle-Anse.

Jour 3

10 h : L'Étang-du-Nord

En allant à l'aéroport, nous faisons un arrêt au site superbement aménagé de La Côte, à l'Étang-du-Nord. L'endroit est très animé et des cerfs-volants multicolores dansent dans le ciel. Des touristes flânent sur le quai, d'autres visitent les boutiques. Je visite l'entreprise familiale Au gré du vent, qui offre un choix infini de cerfs-volants et un cours d'initiation aux acheteurs. Pour sa part, la boutique La route de la soie propose des objets utilitaires confectionnés avec de magnifiques batiks réalisés par des artistes madelinots. Et je craque devant les poupées géantes de l'artiste Arthure à la galerie d'art/salon de thé Le Flâneur. J'y passerais bien la journée

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Transport assuré par Air Canada.