Huit ans après la sortie du film Avatar, Disney ouvrait samedi dernier les portes d'une reconstitution de la planète Pandora, construite à Orlando, pour l'astronomique somme d'un demi-milliard de dollars. Notre journaliste a pu visiter le parc en avant-première.

C'était en 2009. Vous avez été transporté par Avatar et sur Pandora. La fan de cinéma avait été sidérée par l'avancée technologique que représentait le film de James Cameron. La petite fille qui rêvait de devenir astronaute, elle, avait exulté.

Bref, quand vous avez appris que les «imagineers» de Disney s'étaient attelés à la tâche de reproduire une partie de cet écosystème au coeur d'Animal Kingdom de Disney World, à Orlando en Floride, vous n'y avez pas réfléchi à deux fois. Il fallait que vous y alliez.

Magie, vous y étiez, tout juste avant l'ouverture officielle de Pandora - The World of Avatar, qui se fait aujourd'hui. Et, magie encore, vous avez atterri sur la planète sans même avoir à vous taper quelques années de sommeil artificiel!

Vous avez franchi une barrière et, soudain, une Flaska reclinata - cette énorme plante qui réagit en grognant, en gigotant et en émettant de la vapeur quand on la touche - était là, à portée de la main.

Partout autour de vous, une végétation à la fois familière et différente qui, une fois la nuit tombée, avez-vous découvert quelques heures plus tard, prend vie une deuxième fois: une force bioluminescente anime Pandora dans le film de James Cameron. Il en va de même ici.

C'est une beauté indicible que vous avez effleurée de la main et foulée de vos pieds.

De jour comme de nuit, pas de musique autre que, parfois, le son des percussions. Seuls les sons émis par les animaux - qui se modifient avec la tombée du jour, alors que les prédateurs sortent - s'élèvent des bosquets et «descendent» du ciel, produits par des créatures volantes. Vous avez levé les yeux au ciel pour les voir. Elles n'étaient pas là. Votre stupéfaction n'a pas été moindre: les Ayram alusìng se sont imposées! Les fameuses montagnes flottantes de Pandora! Elles étaient là. Là, vraiment.

Vous êtes ainsi allé de «oh!» en «ah!», de merveille en merveille. Simplement déambuler sur les chemins de Pandora - The World of Avatar est incroyable. Ce n'est pourtant que le début du voyage. Parce que ce parc naturel est, aussi, un parc d'attractions. Il y en a deux: Avatar Flight of Passage et Na'vi River Journey.

À dos de banshee

À Orlando, vous avez atterri sur Mars (Mission: SPACE), vous avez survolé les plus beaux paysages de la planète (Soarin'), vous avez chevauché le balai au-dessus de Poudlard (Harry Potter and the Forbidden Journey). Qu'est-ce qui pouvait encore vous étonner de ces «manèges» qui vous font entrer dans une réalité virtuelle? Avatar Flight of Passage pouvait.

L'expérience est hallucinante. Hyperréaliste... même si elle vous entraîne en pleine science et fiction. D'entrée de jeu, vous êtes accueilli par un scientifique qui vous «explique» Pandora et la façon dont vous allez être «jumelée» à un avatar qui fera de vous un Na'vi (temporaire) afin que vous puissiez chevaucher un ikran, ces dragons «pandorien» que les humains appellent des banshees.

Photo fournie par Disney

Bientôt, vous chaussez des lunettes de vol et vous vous installez sur le dos de votre monture. Qui, à première vue, ne ressemble à rien: un siège de métal, un écran, des poignées. Du déjà-vu. Jusqu'à ce que ce ne le soit plus. Le vent qui fouette le visage, les embruns marins vous caressent alors que vous volez entre les montagnes flottantes, traversez le rouleau d'une vague géante, êtes attaquée par un «dragon de feu», vous arrêtez dans une grotte sûrement sacrée, êtes salué par des Na'vis, etc. Entre vos genoux, vous sentez la respiration de votre ikran, vous entendez son râle.

Vous survolez ainsi une Pandora différente de celle du film, une Pandora qui a soigné les blessures infligées par les humains, une génération après les événements survenus dans le long métrage et ses quatre suites à venir.

Vous êtes dans un de ces rêves où vous volez, puissance 10. Pendant quatre minutes de pure magie.

L'expérience est exaltante, mais elle n'est pas brutale et peut convenir à ceux qui craignent les manèges «intenses». Si vous êtes déjà allé là-bas, pensez Soarin' plus que Mission: SPACE. Un possible bémol? Les quatre heures de file que vous aurez peut-être à faire pour découvrir l'expérience. Bref, un cas de Fast Pass, ces billets coupe-files.

Recueillement et beauté

Familiale, tranquille, spirituelle même, voilà qui décrit bien la deuxième attraction: Na'vi River Journey. Vous y descendez une rivière dont les méandres traversent paresseusement des grottes à la végétation luminescentes (pour cela, l'expérience est encore plus spectaculaire de nuit) et dont les rives accueillent animaux et Na'vis.

L'environnement sonore est feutré, apaisant. Naturel. Jusqu'à ce que des percussions et une voix s'élèvent. Vous approchez de la shaman. Profondément liée à la force vitale de la lune, elle envoie une énergie positive dans la forêt à travers ses chants.

Une énergie que vous avez ressentie. Il y a huit ans, le message écologique d'Avatar était fort. Important. Il l'est plus encore aujourd'hui. Ces quelques minutes de quasi-recueillement le livrent également, à leur manière. Sans faire la morale. Que dire sinon «irayo». Merci.

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Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Disney.

Photo fournie par Disney