Manger des burgers pour déjeuner. Regarder des films dans la voiture. Faire des châteaux de sable tous les jours et manger « des tas de homards », voir sa première œuvre de Banksy. Les meilleurs souvenirs de vacances des enfants reflètent une perspective bien différente de celle des adultes, qui fait sourire, réfléchir, apprécier le voyage sous un autre angle. Nous avons demandé à cinq enfants de nous raconter leurs vacances, après leur avoir confié la mission de photographier leurs coups de cœur et coups de gueule pendant le séjour. Récits.

Charles Tousignant

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Charles Tousignant, 5 ans

Dorloté, chouchouté, Charles, 5 ans, n’a pas manqué de l’être pendant ses vacances, parti seul à la mer avec sa mère et sa grand-mère pour une semaine. Il avait emmené son meilleur ami, « le requin », ce qui ne l’a pas empêché de s’en faire quelques-uns. « Je les retrouverai peut-être l’an prochain », dit-il. Parce que, oui, il pense déjà à ses prochaines vacances au bord de l’eau.

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES TOUSIGNANT

Aller à Ogunquit, pour Charles, c’est d’abord et avant tout le plaisir de passer du temps avec Vanille, sa mère. 
La voici, au restaurant : « J’ai photographié ma mère parce qu’elle est toujours très belle », dit le gamin.

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES TOUSIGNANT

Dormir à l’hôtel, c’est manger au restaurant et – parfois – avoir droit à des crêpes en forme de Mickey. « C’était très bon. Mais je n’ai pas mangé le nez… c’était du beurre ! C’est meilleur avec du sirop d’érable », explique Charles Tousignant. Vrai.

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES TOUSIGNANT

À Ogunquit, Charles a pris plusieurs photos de vire-vent et d’autres décorations dans les jardins privés et publics. « C’est beau, il y a beaucoup de couleurs », dit-il.

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES TOUSIGNANT

Une voiture rouge, une moto verte, un camion orange, un train bleu… Charles a eu le droit d’essayer bien des manèges pendant ses vacances, qu’il a systématiquement photographiés. Mais plus que tout, il a adoré sa première expérience avec les autos tamponneuses. « L’an prochain, on va y retourner. Et essayer le minigolf », annonce-t-il.

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES TOUSIGNANT

Pendant sa semaine de vacances – et contrairement à ce qu’aurait probablement fait un adulte –, Charles, tout comme les autres enfants du reportage, a finalement pris bien peu de photos de paysages, privilégiant les activités, la nourriture, les proches. Mais Charles a voulu rapporter un souvenir de ce phare, le plus bel endroit de ses vacances.

Léonard et Nathaniel Cordeau

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Léonard Cordeau, 8 ans

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Nathaniel Cordeau, 5 ans

Léonard, 8 ans, et Nathaniel, 5 ans, ont eu droit au grand jeu cette année. Leurs parents les ont emmenés un mois (!) en France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas pour visiter de la famille, « des villes et des campagnes », a résumé Léonard avant de partir. Il connaissait l’itinéraire sur le bout de ses doigts, ou presque, grâce au volumineux cahier d’exercices que leur avait préparé leur mère, Solène. « On a commencé à préparer le voyage à la fin de l’hiver », se rappelle-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR LÉONARD CORDEAU

L’un des rares arrêts imprévus de la famille Cordeau s’est fait ici, dans le cimetière militaire américain des Ardennes. « C’était très, très grand, raconte Léonard, visiblement impressionné. Il y avait des croix pour les chrétiens, des étoiles pour les juifs. On a pu lire les noms sur de grands blocs et il y avait trois grandes cartes pour expliquer les batailles. » La région se préparait à commémorer les 75 ans de la bataille des Ardennes et de sa libération.

PHOTO FOURNIE PAR LÉONARD CORDEAU

Léonard et Nathaniel raffolent des bandes dessinées : à la brocante de Barvaux-sur-Ourthe, en Wallonie, ils ont trouvé des merveilles. Léonard : un album de Quick et Flupke. Nathaniel, photographié ici par son grand frère : quelques figurines de Schtroumpfs. « Une brocante, c’est comme un marché, mais avec beaucoup plus de choses », explique Léonard. À Bruxelles, ils sont allés au musée de la bande dessinée. Et surtout, au parc Astérix, deux jours, LE moment mémorable du voyage.

PHOTO FOURNIE PAR LÉONARD CORDEAU

Alternant les passages en ville et à la campagne, la famille s’est posée une semaine dans un petit village de Hollande. « Il y avait beaucoup de moulins. On a même dormi dans l’un d’eux ! », dit Léonard, avant de préciser qu’il y avait un peu trop de bibelots à son goût. Ils ont vu des poules, des paons ; ils ont fait beaucoup de vélo, « c’était assez plat », cela va de soi.

PHOTO FOURNIE PAR LÉONARD CORDEAU

Les parents de Nathaniel et Léonard avaient inscrit quelques musées au programme. Dont au moins deux d’art contemporain. « J’ai beaucoup aimé le musée Banksy, enfin, le Moco », dit Léonard. C’est lui qui a photographié cette pièce toute blanche, œuvre de Daniel Arsham. « On aurait dit qu’elle était recouverte de glace. Ma mère a dit que les gens dans la canicule seraient contents de dormir ici. Je pense qu’elle avait raison. »

PHOTO FOURNIE PAR LÉONARD CORDEAU

La cathédrale de Reims, « c’était pas mal beau, résume Léonard. Il y avait de beaux vitraux, des tableaux des rois [qui y ont été] sacrés ». « On a allumé une bonne pensée pour nos arrière-grands-parents », insiste Nathaniel. N’empêche, ce qu’ils ont préféré était à l’extérieur : la famille a attrapé le passage d’une étape du Tour de France, complètement par hasard. « On a vu les vélos, puis plein de voitures, et ils ont lancé des bonbons, des saucissons ! », s’exclame Léonard.

Albert Asseraf

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Albert Asseraf

Les vacances de rêve d’Albert sont au Nouveau-Brunswick : « Il y a la mer, la plage, je peux jouer vraiment beaucoup dans le sable », a-t-il expliqué avant son départ, visiblement impatient. À 5 ans, les vacances signifient aussi un congé de garderie, du temps avec sa mère, son père et son nouveau petit frère de 5 mois, Édouard, et sa grand-mère maternelle. Sa mère, Nadine Boudreau, renoue par la bande avec la destination idéale de ses propres vacances d’enfance.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

Les valises. Pas facile de caser tous les bagages pour trois adultes et deux enfants dans une seule voiture, pour une semaine. « Il n’y avait plus de place du tout ! », raconte, impressionné, Albert.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

« Ça, c’est mon petit frère », dit Albert, qui a choisi parmi ses meilleurs souvenirs de voyage une photo de sa mère et d’Édouard, qui « a été très sage ». « Ce n’est pas moi qui ai joué avec lui, mais lui qui a joué avec moi », précise-t-il.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

Albert l’avait annoncé avant de partir : il jouerait beaucoup dans le sable. Et il l’a fait, pour son plus grand bonheur. « J’ai fait des châteaux presque tous les jours avec ma mère », dit-il. Et il a aussi pris plusieurs photos de ses œuvres éphémères en souvenir.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

Ce manège, c’est l’une des choses – la seule ? – qu’Albert n’a pas appréciées de son voyage. « On aurait dit qu’on volait. Comme ça, raconte-t-il en dessinant des vagues avec sa main. Ça n’a pas l’air si pire comme ça, mais ça tournait aussi. Je n’ai vraiment pas aimé ça. » Le minigolf, par contre : « Super ! » Mieux encore que les autos tamponneuses.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

À Bouctouche, Albert et sa famille ont visité le Pays de la Sagouine. Il y a vu des gens costumés, des maisons anciennes, a photographié des sculptures de pirates ainsi que ce phare, qu’il a trouvé particulièrement joli.

PHOTO FOURNIE PAR ALBERT ASSERAF

Albert a de bonnes raisons d’être gourmet – sa mère est propriétaire de restaurant –, et il l’est. Avant de partir, il salivait déjà à l’idée de manger du homard. « J’aime tout, la queue, les pinces, sauf le vert », dit-il. Et de la plus simple des manières, sans beurre, sans mayonnaise, pas même dans des lobster rolls. « Il en a mangé plus que nous ! », glisse sa mère.

Sarah Dumouchel

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Sarah Dumouchel, 6 ans et 9 mois

Sarah Dumouchel a 6 ans et 9 mois et déjà cinq pays à son tableau de chasse de voyages : le Liban – pays de sa maman –, la France, les États-Unis et la Grèce. Et depuis cet été : le Mexique, où elle a passé une semaine avec sa mère et son oncle Patrick, qui avait promis de lui apprendre à faire de la plongée en apnée. « Chaque matin, je pourrai manger une glace avec des Smarties et des biscuits Oreo », a-t-elle dit, très excitée, avant de partir. L’apnée ? « Bah, on ne voit jamais très bien avec des lunettes de piscine… »

PHOTO FOURNIE PAR SARAH DUMOUCHEL

Un égoportrait familial avant le départ : Sarah, sa mère Myrna et son oncle Patrick, photographiés à bout de bras à l’aéroport, avant de s’envoler vers le Mexique. « C’est ce que j’ai le moins aimé du voyage, l’avion. Ça me donne la nausée », dit Sarah. Mais pas assez pour l’empêcher de repartir.

PHOTO FOURNIE PAR SARAH DUMOUCHEL

Mauvaise surprise : les plages à proximité de l’hôtel ont été envahies de sargasses, algues brunes et nauséabondes qui ont empêché Sarah et sa famille de se baigner dans la mer. Il n’y a donc pas eu de plongée en apnée. « Ce n’était pas très grave, dit-elle, ça ne sentait pas vraiment mauvais et on pouvait se baigner dans la piscine. »

PHOTO FOURNIE PAR SARAH DUMOUCHEL

Même dans une formule tout inclus, Sarah a eu la chance de découvrir quelques animaux qu’elle n’avait jamais vus, comme « des écureuils sans queue » ou, pour être plus précis, des agoutis, ces gros rongeurs qui raffolent des fruits. « J’en voyais presque tous les jours ! Et même, une fois, j’ai vu un bébé », dit Sarah.

PHOTO FOURNIE PAR SARAH DUMOUCHEL

La présence des algues n’a pas empêché Sarah de s’amuser à la plage : elle s’en est servie pour faire ses plus jolis châteaux de sable.

PHOTO FOURNIE PAR SARAH DUMOUCHEL

Ce ne sera pas facile de rivaliser avec le buffet de l’hôtel : « l’une des choses que j’ai préférées », s’exclame Sarah. D’abord pour les fruits sculptés avec minutie, renouvelés à chaque repas. Mais aussi pour « les hamburgers servis même le matin ! ». Vérification faite : oui, c’est bon pour le petit-déjeuner, dit la fillette. Mais finalement, la crème glacée au réveil, ce n’était pas un si bon plan : éliminé dès l’arrivée.