La nouvelle politique de redevances d'Apple, qui exige 30 % du prix des abonnements effectués à partir d'applications pour iOS, suscite la grogne dans la communauté de développeurs. Ça ralentit aussi le processus d'autorisation des nouvelles applications sur l'App Store d'Apple, affectant des développeurs jusqu'au Québec, comme vient de le constater la maison d'édition Québec Amérique.

Comme on l'annonçait dans les pages de La Presse lundi dernier, Québec Amérique compte vendre sur l'iPad la version numérique de ses célèbres ouvrages de référence. Ça comprend Le visuel, la Mini-encyclopédie des aliments, Le visuel du corps humain ainsi que le Multidictionnaire. Coûtant quelques dizaines de dollars chacun, ces ouvrages pourront être achetés en téléchargeant simplement l'application gratuite et éponyme Québec Amérique, sur une tablette numérique.

Ces ouvrages devaient être offerts au grand public dès lundi dernier. Or, la nouvelle politique d'Apple retarde l'intégration de ces titres à l'application.

Comme l'indique par courriel Jessy Ranger, responsable des communications de QA-International, division de Québec-Amérique, « Apple a fait part de sa volonté de restreindre les ventes à travers les applications dont les transactions ne sont pas traitées directement dans le App Store. Nous croyons que le délai est imputable à cette nouvelle mesure restrictive, à notre grand regret. »

Cette nouvelle politique fait craindre le pire à bien des développeurs, le modèle d'achat à même les applications étant une façon simple et éprouvée d'accroître substantiellement les revenus tirés de ces applications. Ça va bien au-delà des applications offrant du contenu traditionnel : les jeux vidéo, et même certains services web de stockage de documents sur un serveur distant, utilisent une formule par abonnement.

Apple le sait, et ne veut pas laisser passer le train, mais la nouvelle « taxe sur les abonnements » ne semble destinée qu'à certains producteurs de contenu média très ciblés, désirant vendre leur contenu à travers une application mobile. Et même là, selon Québec Amérique, cette redevance ne s'appliquera pas à ses propres ouvrages, assure-t-elle.

« Les nouvelles fonctions que nous avons ajoutées à notre application ne devraient pas nécessiter une nouvelle évaluation du produit de la part d'Apple », conclut Jessy Ranger.