Quelque 1000 voitures, plus de 70 circuits et une année de retard : la simulation automobile Gran Turismo 5 joue la carte de l'exhaustivité et du réalisme, après une gestation mouvementée.

Depuis le premier épisode paru en 1997, cette série s'est imposée comme l'une des plus populaires du monde du jeu vidéo, avec plus de 60 millions d'exemplaires vendus au total.

Edité par Sony exclusivement pour sa Playstation 3, ce nouveau volet du studio japonais Polyphony Digital est prévu pour mercredi en Europe et en Amérique du Nord, puis pour jeudi au Japon, après avoir connu moult reports.

Surnommé ironiquement l'Arlésienne de la PS3, ce jeu est le concurrent direct du Forza Motorsport 3 de la Xbox 360 de Microsoft : il mise sur des graphismes très détaillés et sur une physique des voitures qui colle au plus près de leurs vrais comportements.

Manette en main, cette production, également compatible avec de nombreux volants, offre davantage de réalisme que ses devancières. Pour y parvenir, plusieurs ajouts sont de la partie comme l'arrivée de vues à l'intérieur du cockpit et des dégâts pour certains véhicules. Une option permet par ailleurs d'afficher le jeu en 3D à condition d'avoir un téléviseur compatible.

«L'objectif est de repousser à chaque fois les limites du réalisme. C'est pour cela qu'il y a aussi désormais le passage du jour à la nuit, des conditions météo dynamiques en pleine course...», détaille Richard Brunois, directeur de la communication de Sony Computer Entertainement France.

Pour les possesseurs du Playstation Eye, la petite caméra de la console, un système de «head tracking» a aussi fait son apparition : en bougeant sa tête, le joueur fait aussi pivoter celle du pilote virtuel dans son habitacle lui permettant de modifier son angle de vue.

Les plus grands constructeurs mondiaux, américains, asiatiques ou européens, proposent leurs modèles les plus célèbres mais aussi quelques prototypes, qu'il est possible de piloter sur des circuits connus comme celui des 24 heures du Mans ou du Nürburgring en Allemagne. D'autres tracés prennent notamment place dans les rues de Rome ou Londres.

Attendue pour la fin 2009, la sortie du jeu avait, ces derniers mois, été annoncée pour mars puis pour début novembre avant d'être, une dernière fois, repoussée de quelques semaines. Une version d'attente baptisée Prologue, au contenu réduit, avait été commercialisée début 2008 pour faire patienter les joueurs.

«Kazunori Yamauchi (producteur de Gran Turismo 5, ndlr) a carte blanche. Comme il fourmille d'idées, il arrive qu'à un moment il décide d'ajouter quelque chose à son jeu qui va prendre encore trois ou quatre mois de plus à développer, et ainsi de suite, ce qui explique les retards. Mais il est aussi conscient qu'à un moment il faut arrêter le développement», souligne M. Brunois.

La longueur du développement et la richesse du contenu expliquent en grande partie le coût du jeu, estimé à plus de 50 millions de dollars, une somme qui le situe parmi les plus chers jamais créés.

En conséquence, Sony a des objectifs élevés concernant les chiffres de vente de Gran Turismo 5 : en France, le groupe japonais met en place près de 600 000 exemplaires dans les rayons pour la sortie, pour un parc installé de 2,5 millions de Playstation 3, et espère à terme atteindre le million de ventes.